La décision du chef de l’Etat ivoirien de ne pas briguer un troisième mandat continue d’être très bien accueillie partout à travers le monde. Le Président français, Emmanuel Macron, avait aussitôt salué cette «décision historique» du Président ivoirien : «Je salue la décision historique du Président Ouattara, homme de parole et homme d’Etat, de ne pas se présenter à la prochaine élection présidentielle.
Ce soir, la Côte d’Ivoire donne l’exemple». Dans un langage diplomatique, cela pourrait vouloir dire qu’il y a d’autres chefs d’Etat qui ne sont pas des «hommes de parole» et qu’il est attendu des autres chefs d’Etat, dans la même situation, notamment Alpha Condé de la République de Guinée et Macky Sall du Sénégal de suivre cette nouvelle tendance mondiale. Car, avant Ouattara, le Nigérien Mahamadou Issoufou, son collègue nigérian, Bukhari, le Mauritanien Abdelaziz, avant, ou encore le Rwandais Paul Kagamé, tous ne veulent pas être tripatouilleurs de Constitution pour rester à la tête de l’Etat. Une tendance mondiale confirme les déclarations de l’ancien Président du Sénégal, Abdou Diouf, sur Radio France internationale (Rfi). «Il faut revisiter l’histoire du Sénégal. Déjà, j’avais convoqué toutes les forces politiques en 1991-1992 et nous nous étions mis d’accord sur deux mandats de sept ans. Ensuite, nous nous sommes rendu compte qu’il y avait des failles dans ce système mais si vous voulez le fonds de ma pensée, si c’était à refaire je ne le referais pas. Pour parler franchement, moi qui était Président pendant plus de 19 ans, je vous le dit les yeux dans les yeux, je pense qu’à notre époque deux mandats suffisent largement à la tête du pays», avait dit le successeur de Léopold Sédar Senghor à la tête du Sénégal dans un entretien pour Rfi et France24 qui date de 2014 alors qu’il était Secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif) et dépoussiéré récemment par la radio mondiale lors du passage à l’émission «En sol majeur» de Jean François Mbaye, député français de La République en Marche d’Emmanuel Macron.
Seyni DIOP