Déjà jugés et condamnés en premier instance, des détenus qui ont fait appel restent durant 8 voire 9 à 10 ans sans que le dossier ne soit appelé en appel.
Les pensionnaires du Camp pénal de Liberté 6 crient leur ras-le-bol. Cela, à cause de la lenteur dans l’ouverture de leur procès en appel. Ils en ont fait l’annonce, samedi dernier, au cours de la journée de solidarité que célèbre annuellement Serigne Abdourahmane Mbacké Afia. Profitant de l’occasion, ils ont posé la question sur la table. Parlant au nom des détenus de cette prison en question, le porte-parole des pensionnaires du Camp pénal qui a parlé à l’assistance de laisser entendre : «Ce qui est plus important pour nous, c’est de faire en sorte que des autorités revoient le fonctionnement des choses. Il y a des gens qui ont fait appel de leur jugement sans aucune réaction. Les dossiers semblent être rangés dans les tiroirs de l’oubliette», se désole-t-il.
Prenant la parole, le guide religieux a promis de rapporter à qui de droit les préoccupations des détenus. «A chacune de mes visites, les détenus m’exposent des doléances pour qu’on les transmette aux autorités. Cette fois, ils ont insisté sur cette question des dossiers en somnolence à la Cour d’appel. Cela n’est pas normal, il faut prendre en charge les dossiers des gens qui sont ici pour l’examiner le plus rapidement possible. Nous ferons les démarches nécessaires envers les autorités», dira Serigne Abdourahmane Mbacké Afia.
Le week-end a semblé être celui des détenus. Cela, à seulement quelques jours de la célébration de la journée mondiale de la femme du 8 mars 2020. En effet, dans le cadre de sa 6ème journée des femmes en détention du Camp pénal, l’Association No Stress Land a émerveillé les pensionnaires de la Maison d’arrêt pour femmes de Liberté 6, par des dons et prestations d’artistes. «Nulle n’est à l’abri de la détention. Nous avons organisé une No stress day pour les pensionnaires pour leur redonner le sourire», fera savoir son président Sanou Ndiaye. Pour qui les conditions de détention sont totalement différentes de la réalité. Et que la détention est aujourd’hui humaine. «Naturellement que les conditions sont différentes pour une homme libre», précise-t-elle.
Magib GAYE