Même s’il n’y a pas une grosse panique, à l’hôpital Fann, lieu de d’hospitalisation des patients atteints du nouveau coronavirus Covid-19, patients et accompagnants restent tout de même sur leurs gardes. Certains d’entre eux n’hésitent pas d’exprimer leur inquiétude. Pour le personnel soignant, rien à dire, c’est motus et bouche cousue.
A l’hôpital Fann. Sur les deux côtés de la porte d’entrée principale, deux petites portes sont aménagées l’une pour l’entrée et l’autre pour la sortie. Et au milieu une grande porte pour les automobilistes. Pointés à chacun coin, les vigiles en tenu filtrent les entrées et les sorties. A l’intérieur de l’établissement sanitaire les blouses blanches circulent. A peine la porte principale franchie, des plaques où il est inscrit certains services indiquent les différents services. Cette structure sanitaire où résident les deux cas du Covid-19 confirmés par l’Institut Pasteur garde toujours son ambiance habituelle. Les visiteurs vaquent à leurs occupations et aucun contrôle sanitaire n’est soumis à l’entrée de la porte principale. Le lavage des mains conseillé par les professionnels de la santé pour éviter de choper le virus n’est pas aussi appliqué pour le moment. Aucune disposition n’est mise en place pour un changement de comportement. Même pas d’affiche de sensibilisation sur la maladie qui a déjà dans nos murs. Toutefois certaines populations inquiètes commencent à prendre leurs précautions pour éviter de choper le célèbre virus. C’est le cas de ce patient du nom de Dame Diop, trouvé assis à côté d’une petite mosquée érigée à l’intérieur de l’hôpital une ordonnance à la main droite.
«J’ai peur et je suis vraiment inquiet, parce que d’après ce que j’ai entendu c’est une maladie qui est très grave et n’importe qui peut l’avoir. Imaginez quelqu’un qui est malade en venant se soignant, il contracte encore une autre maladie. En tout cas moi je n’ai pas l’esprit tranquille, là où, je suis assis raison pour laquelle j’ai porté ce masque peut-être là, je suis moins exposé à la maladie. J’appelle les autorités du pays à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les populations», lance-t-il en réajustant le masque qui couvre à peine la moitié de son visage.
Après quelques minutes de marche sur une voie goudronnée, au fond de l’hôpital Fann deux bâtiments de services font face au visiteur. Avant le Centre de pneumologie, un grand bâtiment se dresse. Il s’agit du service des maladies infectieuses où sont hospitalisés actuellement les deux français testés positifs au coronavirus Covid-19 par l’Institut Pasteur. Devant la porte d’entrée un gardien est assis sur une chaise pour contrôler les entrées et les sorties. Pour passer il faut donner les raisons de sa visite ou bien se munir d’une ordonnance. Debout devant une boutique qui fait face au service des maladies infectieuses, Maïmouna Thiam discute avec son fils qui tient sachet en bleu. Interpellée elle dit avoir eu vent de l’hospitalisation des patients infectées par le coronavirus Covid-19 au service des maladies infectieuses.
«J’ai entendu à la radio qu’il y a des malades qui ont contracté le coronavirus qui sont hospitalisés ici. Mon mari est interné ici au service des maladies infectieuses depuis le mois de décembre dernier. Avant-hier, lors des visites son médecin traitant nous a donné quelques conseils sur les mesures de prévention pour éviter la maladie, mais pas plus», se confie-t-elle. Pour la question à savoir si le personnel soignant a mis à leur disposition des produits comme les antiseptiques pour renforcer les mesures d’hygiène, la dame affirme n’avoir pas reçu pour le moment. Toutefois elle dit prendre déjà ses devants en évitant de donner maintenant la main à tout bout de champs. A l’intérieur du service, impossible de soutirer un mot au personnel de santé. Selon une infirmière rencontrée dans les couloirs ordre a été donné tous les soignants de ne s’adresser à aucun aux journalistes. «Vous devriez partir, parce que, vous perdez votre temps, personne n’acceptera de vous parler, c’est un ordre», lance en prenant congé pour s’engouffrer dans une salle de consultation.
Samba BARRY