Le ministre de la Santé et de l’Action sociale et ses collaborateurs se sont réunis, hier, pour faire le point sur le dispositif mis en place pour faire face à une éventuelle apparition du Covib-19. Une occasion saisie par Abdoulaye Diouf Sarr pour inviter les acteurs de la santé à redoubler d’efforts et être plus vigilants.
Même si aucun cas n’est signalé pour le moment au Sénégal, la riposte contre une éventuelle attaque du coronavirus (Covib-19) se prépare. En effet, le ministre de la Santé et de l’Action sociale, son équipe et leurs partenaires multiplient les réunions pour évaluer les dispositifs mis en place dans les aéroports, les ports et les frontières terrestres. D’ailleurs, une rencontre s’est tenue, hier, dans les locaux du Samu national pour faire le point de l’évolution de l’épidémie en Chine, point de départ de la maladie et les pays touchés. «Tous les lundis le Comité national de gestion des épidémies (Cnge) se réunit et tous les 15 jours, nous faisons un point de la situation et donner de l’information pour permettre aux populations de savoir ce qui se fait dans le cadre de la lutte contre le coronavirus (Covid-19). Aujourd’hui, nous notons qu’au niveau de la Chine, il y a une évolution favorable de la maladie autrement dit l’augmentation du nombre de cas baisse. Mais il y a lieu de noter que le nombre de pays touchés est devenu plus important notamment 48 pays», déclare Abdoulaye Diouf Sarr à la sortie de réunion.
Pour le ministre Diouf Sarr, la maladie est de plus en plus inquiétante en dehors de la Chine. Parce qu’il y a d’autres pays comme l’Italie qui est aussi touché. C’est pourquoi, poursuit-il, «nous devons redoubler d’efforts et être plus vigilants. Au niveau de la surveillance, de la préparation pour la riposte, de la détection comme à la prise en charge. Au cas où au Sénégal, il se révélait une situation inquiétante, l’ensemble du dispositif est au point». Selon lui, l’Afrique doit se concerter et avoir une stratégie cohérente. D’où l’importance de la première rencontre tenue au Mali dans le cadre de la Cedeao et la seconde à Addis-Abeba sur l’initiative de l’Union africaine (Ua) pour échanger les expériences et avoir sur certains aspects une synergie d’actions. Diouf Sarr assure que la Cellule de suivi psychologique suit de très près les étudiants bloqués à Wuhan. Et ils ont repris les cours en ligne.
«Il se prépare chez nous un certain nombre d’évènements religieux comme le Magal de Porokhane, le Kazu Rajab, l’appel de Seydina Limamou Laye etc. Nous demandons à tous les acteurs d’être extrêmement vigilants et nous lançons un appel aux pèlerins et aux populations pour un bon comportement de combat contre le coronavirus. Il se passe une surveillance au niveau des points d’entrée comme l’aéroport, le port mais la surveillance se fait aussi au niveau de nos frontières terrestres», lance le ministre de la Santé et de l’Action sociale.
Qui informe que deux réunions importantes qui sont prévues, l’une avec le ministre du Tourisme et des Transports aériens pour informer les hôteliers. Mais également rencontrer les patrons de presse et les journalistes qui sont spécialistes en santé pour discuter et échanger sur la question du coronavirus. Parce que dans de pareille situation, il faut «tuer la rumeur nocive. Et pour gagner ce combat, il faut parler avec les populations à un moment et un lieu et un lieu opportun».
Représentante de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) au Sénégal, Dr Lucie Emboa signale que depuis un certain temps l’Oms soutient les pays pour les préparer à une éventuelle épidémie de coronavirus. Elle fait noter aussi que l’épidémie s’étend hors de Chine et il est important, de son avis, que les pays renforcent leurs dispositifs.
Selon l’ambassadrice de l’Oms, au début, les directives concernaient les voyageurs qui venaient de Chine et qui présentaient un certain nombre de signes. Mais vu que l’épidémie s’étend hors de Chine, explique-t-elle, il est important de soutenir les Etats membres pour qu’ils puissent prendre des dispositions afin de ne manquer aucun passager qui serait susceptible d’être infecté. Et le Sénégal est concerné en tant que pays pour se préparer activement à une éventuelle épidémie même si note Dr Emboa il n’y a aucun cas confirmé pour le moment au Sénégal.
S.BARRY