Préoccupée par la situation de Mbayang Diop en Arabie Saoudite, Horizon sans frontières plaide pour une «demande de grâce à titre humanitaire». L’organisation de migration sert comme argument la santé incompatible avec le milieu carcéral pour la Sénégalaise condamnée pour le meurtre de sa patronne.
Condamnée à la peine de mort depuis le mois d’avril 2017 par la Justice saoudienne qui l’accuse d’avoir volontairement tué sa patronne, Mbayang Diop, selon Horizon sans frontières, «serait gravement malade et sans aucune assistance médicale». D’après les informations reçues par l’organisation migratoire, notre compatriote se trouve à l’heure actuelle «désespérée dans sa souffrance». «Elle aurait préféré mourir que de continuer à vivre dans ces conditions de détention», signale-t-elle. C’est conscient de cela que l’organisation de défense des migrants interpelle les autorités face à ce désarroi. «Le Sénégal doit-il rester inerte devant la situation de sa fille qui vit un calvaire infernal ? Que doit faire l’Etat pour la sauver face à cette urgence ?», s’interroge Boubacar Sèye, président de Horizon sans frontières. Sous ce rapport, ses camarades suggèrent aux autorités de la République, dans un sursaut diplomatique que cette peine de mort soit communiée à une peine de prison à perpétuité pour que Mbayang Diop puisse venir finir ses jours dans sa terre natale. Mieux, si possible, ils demandent à l’Etat sénégalais, par le biais des relations séculaires qui l’unissent à l’Arabie saoudite, fasse une demande de grâce à titre humanitaire pour la faire sortir de ce bourbier.
Dans le même sillage, Horizon sans frontières, préoccupée, parle «d’urgence absolue et exige de l’Etat des preuves attestant que la jeune dame est encore en vie et en bonne santé». Originaire de Thiaroye (banlieue dakaroise), Mbayang Diop, femme de ménage en Arabie Saoudite, était reconnue coupable du meurtre de sa patronne. Elle croupit en prison depuis l’année 2016. La Justice saoudienne l’a condamnée à mort par décapitation. En 2017, après une intense négociation diplomatique, elle avait finalement bénéficié d’une condamnation à la prison à vie. Mais aussi condamnée à mort sous réserve de la décision des enfants de sa victime. Ces derniers n’ayant pas encore atteint l’âge de la majorité devront donner leur avis une fois cet âge atteint.
L’affaire Mbayang Diop repose la lancinante question de la situation carcérale des Sénégalais de l’extérieur dont certains d’entre eux se retrouvent sans assistance judiciaire et diplomatique en cas de déboires judiciaires au pays d’accueil. Un dossier qui n’est pas également sans rappeler le cas Alcaly Cissé, condamné à 6 ans et à payer un milliard FCfa d’amende pour escroquerie et charlatanisme, mais qui n’est revenu au pays car décédé en détention des suites d’une maladie. Une mort inscrite sur le compte d’une «négligence de la partie sénégalaise».
Magib GAYE