L’ancien patron de l’athlétisme mondial, Lamine Diack doit encore prendre son mal en patience. Son procès ouvert, hier, a été renvoyé au début du mois de juin prochain. La justice française, agacée par l’envoi tardif de nouveaux éléments dans l’enquête, n’a pas aimé le comportement du Sénégal dans cette affaire.
Lamine Diack qui espérait rentrer vite à Dakar, devra encore patienter. Son procès, initialement prévu, hier, 13 janvier, a été renvoyé jusqu’au 3 juin prochain, par la 32e chambre correctionnelle du Tribunal de Paris. La présidente de cette juridiction, Rose-Marie Hunault, a invoqué des problèmes de procédures pour motiver le report du procès. En effet, de nouvelles pièces, dont l’audition de Papa Massata Diack, sont venues se greffer dans le dossier. Cette lenteur semble irriter la justice française qui n’a pas apprécié le fait que la partie sénégalaise attende jusqu’à la dernière minute pour envoyer de nouveaux éléments. Et cela, souligne-t-on du côté du pays de Marianne, a torpillé sérieusement la procédure de l’enquête. Ainsi, avec cette nouvelle donne, les magistrats du parquet financier de France veulent prendre du temps pour étudier les compléments de l’enquête. «Ces nouvelles pièces envoyées par le Sénégal, nous les avons reçues physiquement ce matin (…). Nous n’avons pas eu le temps de les étudier, ni de les communiquer aux autres parties», a constaté l’un des procureurs financiers, Arnaud de Laguiche. Et l’autre procureur financier, Eric Russo, de renchérir : «Nous ne pouvons pas faire comme si ces pièces n’existaient pas.».
Dans la foulée du renvoi du procès, l’ancien patron de l’Iaaf, a livré ses premiers mots au correspondant de la Rfm à Paris. Il dit regretter le renvoi parce qu’il va faire encore des mois de plus à Paris alors qu’il espérait rentrer vite auprès des siens. M. Diack a souligné qu’il a fait 52 mois en France. «Je sais que tout le monde s’attend à me revoir. Je fais tout pour me maintenir en position présentable. Ils (les Sénégalais, Ndlr) ont envie de me voir, j’ai davantage envie de les voir. Hors de Dakar, c’est terrible pour moi. Maintenant ça fait 4 ans», a-t-il réagi.
Le Collectif de soutien à l’ancien président de la Fédération internationale d’athlétisme, suit de très près ce procès. Mais, d’après Magib Sène, ils ont une ligne de conduite qui leur interdit de faire un commentaire sur un sujet pendant devant la justice. Seulement, ils vont continuer de prier pour lui. «Nous lui devons des moments de prières et d’imploration de Dieu. Mais, à l’heure actuelle, il faut retenir que notre ligne de conduite nous interdit d’épiloguer ou de faire des supputations sur cette affaire», a-t-il déclaré sur Rfm.
Lamine Diack, 86 ans et ses co-prévenus ont été inculpés par la justice française d’avoir reçu des pots de vin afin de couvrir des cas de dopage d’athlètes russes.
Mamadou GACKO