S’il y a une commune dans laquelle la note circulaire du ministre de la Santé relative aux évacuations par des moyens autres que les ambulances va poser de sérieux problèmes, c’est celle de Niakhène. La remarque a été faite par le maire de ladite commune Moustapha Sylla qui réagissait en marge de la session du conseil municipal consacré au vote du budget.
(Correspondance) – S’il y a un maire que la note circulaire du ministre de la Santé, interdisant l’évacuation de malades par des moyens autres que des ambulances, c’est bien celui de Niakhène. Pour l’édile de cette commune rurale du département de Tivaouane, un focus sera désormais mis sur la santé qui connaît de sérieuses difficultés comme l’absence d’ambulance dans une commune comme Niakhène qui abrite deux postes de santé voire même trois puisque le poste de Ndémène est équipé et fonctionnel mais est considéré jusqu’à ce jour comme une case de santé. Il s’agit aussi de voir comment doter ces infrastructures sanitaires d’ambulances leur permettant d’effectuer des évacuations conformément à la nouvelle réglementation.
A cette difficulté majeure vient s’ajouter, selon Moustapha Sylla, la vétusté des postes de santé de Niakhène et de sa maternité et du poste Khawlou qui ne dispose même pas de maternité. Ce, dit-il, malgré qu’une première pierre a été posée en février 2017 par le ministre de la Santé. Une nécessité de réhabilitation voire même de reprise entière s’y fait sentir.
S’agissant du budget municipal pour le compte de l’exercice de la gestion 2020 et qui s’équilibre à cent six millions sept cent soixante douze francs, il a été voté à l’unanimité par le conseil municipal. Une occasion pour le président du conseil de déplorer la faiblesse des ressources de sa commune. «La commune de Niakhène n’a pas de ressources propres. Une bonne partie de son budget provient des dotations de l’Etat en termes de fonds de dotation et de concours, la contribution économique locale qui remplace la patente avec la dernière réforme fiscale. Ce que nous avons comme recette au niveau locale c’est seulement l’Impôt minimum fiscal (Imf) qui tourne autour de quatre millions huit cent mille francs Cfa. Ainsi les 65 % du budget vont au fonctionnement. Néanmoins avec les fonds de la contribution économique locale de 2019 que nous avons d’ailleurs reçus un peu tardivement, au mois de novembre, nous avons effectué un report de 15 millions de francs Cfa du budget précédent qui n’ont pas été consommés. Ce qui nous a permis d’y puiser une enveloppe de 7,5 millions que nous avons affectés à l’investissement», souligne-t-il.
Au-delà, la rencontre a été une occasion, pour le maire, de présenter à son équipe et à la population le trophée du prix d’excellence de leadership local qui a été décerné à la commune de Niakhène par Enda Ecopop en partenariat avec le ministère des Collectivités territoriales, le Pndl et l’association mère et autres partenaire. Une distinction qui vient couronner le projet «Ucad rural». Il s’agit d’un partenariat avec l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar visant à mettre à disposition 30 hectares de terres pour servir de périmètre d’expérimentation mais aussi assurer un accompagnement aux populations dans les domaines de la foresterie. Un projet qui a permis, selon le maire, non seulement d’allier les connaissances théoriques des étudiants à celles pratiques des populations locales mais aussi de régler certains problèmes comme l’accès des femmes à la terre, la création de sources de revenus et l’emploi des jeunes.
Sidy DIENG