Un antagonisme risque d’éclater entre la Commission politique du dialogue national dirigée par le Général Mamadou Niang et le Comité de pilotage du dialogue national. Les troupes du Général dont la structure est antérieure, refusent d’être phagocytées par les hommes du président Sagna.
On s’achemine tout vers droit vers une confrontation entre la Commission politique du dialogue national et le Comité de pilotage du dialogue national. Plus concrètement, une dualité au sommet se dessine entre le Général Mamadou Niang qui pilote le dialogue politique et Famara Ibrahima Sagna qui vient d’être nommé président du Comité de pilotage du dialogue national. En effet, la plénière de la Commission politique du dialogue national réunie mardi dernier, composée de la Commission cellulaire et des plénipotentiaires des pôles de la majorité, de l’opposition, des non-alignés, de la société civile, de l’administration, des organes de contrôle et de supervision des élections (Cena, Cnra), se félicite de l’installation du président et des membres du Comité de pilotage du dialogue national par le président de la République le 26 décembre 2019. Cependant, elle précise dans un communiqué écrit noir sur blanc qu’elle ne veut pas que Famara Ibrahima Sagna et ses hommes s’immiscent dans leurs affaires. Plus précisément, les troupes du Général Mamadou Niang soutiennent mordicus qu’elles refusent d’être sous la tutelle de Famara Ibrahima Sagna et de ses hommes parce que leur organisation est antérieure à la mise en place du Comité de pilotage du dialogue national.
Les troupes du Général Niang estiment également que leur structure a toujours bien fonctionnée sans le Comité de pilotage du dialogue national. Mieux, elles soutiennent qu’elles n’ont de compte à rendre qu’au président de la République, Macky Sall, et personne d’autre. «La Commission politique dirigée par une commission cellulaire autonome est arrimée au dialogue national. Sa mise en place est antérieure au comité de pilotage du dialogue national et fonctionne depuis le 12 juin 2019. Cette commission initialement créée comme cadre de concertation sur le processus électoral, ensuite comme cadre chargé du dialogue politique, a évolué en une commission politique autonome. Elle travaille sur la base d’un code de conduite, de termes de références, adoptés d’accord parties et à partir desquels d’importantes mesures consensuelles, ont été arrêtées pour l’approfondissement de la démocratie dans l’intérêt exclusif du peuple sénégalais», lit-on dans le communiqué. «La mise en œuvre de ces mesures consensuelles est du ressort exclusif du président de la République qui en a pris l’engagement en tant que seule autorité de validation. A cet effet, la plénière de la commission politique du dialogue national réaffirme son autonomie et met en garde contre toute tentative de remise en cause de sa composition, de son fonctionnement et de ses décisions consensuellement actées», poursuit notre source.
C’est au mois de mai dernier que le Général Mamadou Niang a été officiellement installé à la tête du comité du dialogue politique. Et il a à son actif le report consensuel des élections locales. En effet, à l’issue de sa réunion du mardi 16 juillet dernier, la commission politique du dialogue national, considérant l’importance des thèmes à aborder avant les élections locales prévues le 1er décembre 2019, a, au terme de ses débats, constaté un consensus fort sur la nécessité de reporter lesdites élections. «La commission a, en effet, souhaité se donner le temps de produire un travail de qualité, de nature à garantir un cadre politique et des élections apaisées», expliquait dans un communiqué le Général Niang. Alors que Famara Ibrahima Sagna a été installé le 26 décembre dernier que son organisation n’est pas encore fonctionnelle. Il appartiendra donc à Macky Sall qui a créé ses deux structures de trancher en cas de contentieux.
Charles Gaïky DIENE