Les programmes de nettoyage n’ont pas de chance d’être pérennes «si les gens ne savent pas où jeter leurs poubelles, si le système de collecte n’est pas organisé». C’est l’avis de Macoumba Ndiaye, promoteur culturel qui a l’habitude d’organiser des festivals accompagnés d’activités de nettoyage de l’environnement. Il a partagé son analyse, hier, lors de la présentation de leur bilan.
Zéro déchets, opérations de désencombrement, Cleaning Day…Le Sénégal s’est, de nouveau, engagé dans un chantier de nettoyage de ses écuries d’Augias. Mais ces initiatives seront vouées à l’échec si, selon Macoumba Ndiaye, promoteur de festival culturel sur l’environnement, les gens ne savent pas où jeter leurs poubelles, si le système de collecte n’est pas organisé. «Les gens, s’ils ne savent pas où jeter leurs poubelles, c’est un problème. Il vaut mieux organiser le système de collecte, bien sûr. Sinon, il n’y a pas de chance», a prévenu Macoumba Ndiaye, promoteur culturel, basé en Finlande. Il faisait le bilan des activités, menées dans le cadre de son festival qui donne une bonne place à l’environnement. Le festival est destiné à sensibiliser la population sur l’environnement, l’importance de lutter contre les effets néfastes des déchets plastiques.
Macoumba Ndiaye et son équipe ouvrent, en même temps, à travers le festival, la voie de la diplomatie culturelle entre Dakar et Helsinki, parce qu’il n’y a pas de tutelle sénégalaise dans ce pays d’Europe. «L’idée est de montrer aux autorités sénégalaises qu’il y a des compatriotes qui vivent en Finlande, parce qu’on n’a pas d’ambassade là-bas. On a eu pas mal de problèmes pour avoir des pièces d’identité, passeports…On n’a rien. L’ambassade dont on dépend se trouve aux Pays-Bas», indique-t-il. Avant de marteler : «Le problème est qu’on n’a pas d’autorité étatique là-bas et c’est dangereux dans la mesure où tous les pays l’ont sauf le Sénégal qui n’a jamais été représenté, en Finlande, sauf par la culture».
500 à 600 Sénégalais sont dans ce grand pays, quatre à cinq fois plus vaste que le Sénégal, avec seulement six à sept millions d’habitants, estime Macoumba Ndiaye. Qui s’exprimant davantage sur leur quotidien, confie : «Ce n’est pas facile. C’est une autre langue, une autre culture, un autre système. Il faut retourner à l’école pour parler la langue finlandaise, malgré ses diplômes».
Orpheline de leur autorité dans ce pays de grand froid avec des mois sans soleil, la diaspora sénégalaise en Finlande joue la carte de la solidarité à travers l’association des Sénégalaise de Finlande qui fait des démarches. «Pour chaque Sénégalais qui arrive, on te met sur le chemin», indique Macoumba Ndiaye qui espère voir la pérennité des nombreuses initiatives sur la salubrité, développées autant par la diaspora, celle esseulée de ses autorités que par l’Etat.
Emile DASYLVA