C’est en grande pompe que Pastef/ Les Patriotes a célébré ses 6 ans d’existence dans l’espace politique. Devant une marée humaine qui a pris d’assaut le terrain de Sacré-cœur, Ousmane Sonko d’une manière feinte, s’est adressé au président Macky Sall sur l’éventualité d’un troisième mandat suite à sa déclaration ambigüe servie lors de son message à la Nation, le 31 décembre dernier.
Devant ses militants qui ont pris d’assaut le terrain de Sacré-cœur, ce samedi, marquant la 6ème anniversaire de Pastef/ Les Patriotes, Ousmane Sonko a minimisé ce débat portant sur le 3ème mandat. «Sémantiquement, ils veulent mettre dans nos têtes que s’il dépose une candidature, son Conseil constitutionnel va la valider. L’élection 2024 c’est l’affaire du peuple. Maintenant si ce peuple le regarde dire qu’il sera candidat, ce sera l’affaire du peuple. Mais ce qu’on lui dit nous, c’est que candidat ou pas candidat, en 2024, ils vont dégager», précise le Patriote en chef. Occasion qu’il saisira pour prévenir ses militants et soutiens : «Que personne ne vous embarque dans le débat de troisième mandat. Si nous devons parler, parlons de troisième candidature. Car troisième mandat et troisième candidature, c’est différent». Pour se faire on ne peut explicite, il convoque l’histoire en donnant l’exemple du Président Wade. «Wade avait fait une troisième candidature, mais est-ce qu’il a eu un troisième mandat ?», s’interroge le «patriote en chef».
Face aux menaces brandies ça et là, Ousmane Sonko a tenu à prévenir le régime contre toute tentative de briser sa carrière politique : «Je ne suis pas un acteur politique qu’on intimide». Sonko qui se voit déjà à la tête de la République du Sénégal à partir de 2024 affirme que «la victoire est proche et imminente». Il a, sous ce rapport, appelé ses militants à multiplier la vente de leurs cartes de membre à élargir et massifier les bases de Pastef en direction du congrès qui va se tenir avant la Présidentielle de 2024.
S’agissant des accusations portées à son encontre, le leader de Pastef Ousmane Sonko a déclaré que son parti n’acceptera aucun financement émanant d’un lobby quelconque. Une manière pour lui de botter en touche les accusations portées à son encontre et liées au financement de son parti. Suffisant pour insister sur l’indépendance financière de sa formation politique. «La question financière ne doit plus être un tabou et doit se faire de manière transparente comme dans les grandes démocraties», a déclaré Ousmane Sonko. Sur cette question, l’ancien ministre des Finances, Amadou Ba avait démenti l’information selon laquelle il serait le financier de Pastef. «Ousmane Sonko est un collègue. Il a eu à diriger le Syndicat des inspecteurs des Impôts et Domaines. Par moments, on a eu des relations très difficiles au niveau de l’administration. Mon souhait était de maintenir toujours la paix et la stabilité au niveau de cette administration. J’ai été touché et choqué par certaines accusations lorsqu’on a dit qu’Amadou Bâ finançait Ousmane Sonko. La première chose qu’on disait, c’est que le parti Pastef appartenait à Amadou Bâ. Vous pouvez témoigner que ce parti ne m’appartient pas. Cela m’a fait mal. J’ai été particulièrement touché et atteint», avait souligné Amadou Bâ.
Magib GAYE