Ça a volé bas au dernier Conseil des ministres. De sources sûres à l’avenue Léopold Sédar Senghor, le ministre en charge des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo et son collègue de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott, se sont crêpés le chignon pendant presque 30 minutes devant Macky Sall, médusé. Et selon nos gorges profondes, ils se sont frictionnés grave sur des problèmes d’attributions au point de pousser le Président à les arrêter pour qu’on ne l’oblige pas à prendre des décisions qu’il n’aimerait pas prendre et sans doute, à se rendre compte maintenant de l’incohérence de son système.
En tout cas, beaucoup d’observateurs s’attendaient à ces frictions entre les deux hommes, vu la tambouille concoctée par Macky avec l’éclatement du ministère de l’Economie et des Finances. Ministre en charge de la Coopération, Amadou Hott est en droit de demander à gérer certaines choses comme le pilotage des opérations de levée de fonds comme les Eurobond, tout comme le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo peut légitimement les diriger. Mais cette cacophonie a même poussé un certain Cheikh Kanté à marcher sur les platebandes de ce dernier, qui coiffe le Trésor public, pour driver le forum de Dakar sur la dette.
Pis, au niveau des conseils d’administration du Fonds monétaire international (Fmi) et de la Banque mondiale, c’est Abdoulaye Daouda Diallo qui y siège au nom du gouvernement du Sénégal alors que jusqu’à preuve du contraire, c’est Hott qui devrait y être pour la Banque mondiale.
En tout cas, si les Sénégalais ont applaudi de fort belle manière l’investissement personnel du chef de l’Etat dans le nettoiement des quartiers dakarois à travers le «cleaning day», ils aimeraient aussi le voir mettre de l’ordre dans l’équipe dirigeante pour que l’effort d’exemplarité commence en haut lieu.
Seyni DIOP