Il y a eu de l’émotion, hier, à la maison mortuaire de l’ancien directeur de publication de WalfQuotidien, à Saint-Louis plus précisément au quartier Balackoss . Le décès d’Abdourahmane Camara a plongé toute sa famille et ses proches dans l’émoi et la consternation.
Devant la maison mortuaire, au quartier Balackoss de Saint-Louis, des chaises sont installées sous les bâches pour accueillir les étrangers qui viennent des différents horizons. La maison est prise d’assaut. Hommes, femmes et jeunes ont envahi le domicile d’Abdourahmane Camara. Le décès du directeur de publication de WalfQuotidien a plongé amis, proches, parents et voisins dans l’émoi et la consternation. Les populations vivent une journée inhabituelle. L’émotion, la tristesse et la consternation sont perceptibles. Un ballet incessant entre le domicile du défunt et les maisons voisines. L’atmosphère silencieuse en dit long sur la douleur et la tristesse qui affectent ses proches. Assis sur une chaise, une jeune dame a du mal à contenir sa peine et à cacher ses yeux rougis par des larmes qu’elle continue de verser.
Dans la foule, les témoignages sur les qualités de l’homme ne manquent pas. «C’était quelqu’un de bien. Un homme honnête et très jovial. A Dakar, avant 5 heures du matin, il réveillait toute sa famille pour prier. C’était comme un frère pour moi», lance un homme âgé d’une soixantaine d’années qui discute avec ses camarades assis sur des chaises, à quelques mètres de la maison mortuaire. Poursuivant, il soutient avoir discuté à deux reprises avec lui pour s’enquérir de son état de santé, alors qu’il était sur son lit d’hôpital au Maroc. «Quand son fils Insa m’a appelé pour m’annoncer la nouvelle, j’étais hors du pays. Je n’en revenais pas. C’est comme si le sol se dérobait sous mes pieds», rappelle-t-il. Habillé d’un caftan noir, le cœur lourd, gagné sans doute par l’émotion et la perte d’un être cher, Abdoulaye Cissokho soutient qu’El Hadji Camara, comme il l’appelait, était extraordinaire. «Je l’ai connu à travers son cousin Jacob. Mais c’est un homme formidable. Il nous a appris beaucoup de choses. Il nous a tous orientés et mis sur le bon chemin. Vraiment, nous avons perdu un grand frère, un ami et un tout», lance Abdoulaye Cissokho. Après un court silence, il hausse la tête puis reprend: «Excusez-moi, je suis gagné par l’émotion, vous comprenez. Mais j’avoue que nous avons perdu un grand homme. C’était quelqu’un qui connaissait bien son travail et il le faisait bien. Il était bien avec tout le monde. J’ai appris beaucoup de choses avec lui. On se retrouvait souvent chez son cousin Jacob pour partager le déjeuner les dimanches et on prenait le thé ensemble. Il était très pieux et pratiquait la religion et l’exigeait à sa famille».
Pour ce père de famille habitant le quartier Balackoss, Abdourahmane Camara était plus qu’un voisin. Selon lui, il ne manquait jamais de faire le tour des maisons voisines à chaque fois qu’il était de passage à Saint-Louis. Il dit avoir perdu un frère qui était très utile non seulement pour le quartier mais pour toute la communauté. «Nous ne cesserons de prier pour lui. C’était une personne pieuse. Il va beaucoup nous manquer, mais Dieu a décidé ainsi», indique cet homme.
Samba BARRY