La nouvelle est tombée raide comme un couperet : le journaliste Abdourahmane Camara n’est plus de ce monde. Il a rejoint Sidy Lamine Niass avec qui il a cheminé pendant plusieurs décennies.
Que d’épreuves, que d’obstacles surmontés par les deux hommes dans le combat pour la démocratie et la liberté de presse. Des balbutiements de l’hebdomadaire WalFadjri à la création du Groupe, Abdourahmane Camara était toujours là, souriant, respirant la sérénité dans les moments les plus difficiles. Leur amitié a survécu aux aléas de la vie. Ils avaient juré que seule la mort les séparerait. Cela s’est produit. Fait remarquable : Sidy Lamine Niass et Abdourahmane Camara ont disparu le même mois. Le premier nommé est décédé le 4 décembre 2018 et le second le 14 décembre 2019 : tout juste un an et dix jours. Que retenir de Abdourahmane Camara ? Persévérant, méticuleux, discret… Camou avait toutes les qualités pour être un excellent journaliste de la presse écrite. Sans oublier l’esprit critique et la solide culture générale qui le caractérisaient. Il incarnait l’archétype achevé de cette espèce rare dans la presse. Il symbolisait aussi la fidélité. Ceux de ma génération l’appelaient «Grand Camou». Le proche d’entre les proches collaborateurs de Sidy Lamine Niass n’avait jamais eu la grosse tête, contrairement à tant d’autres officiant dans des organes de presse moins prestigieux.
La presse sénégalaise vient de perdre une valeur sûre qui a été de tous les combats d’avant-garde de ce pays au côté de son ami feu Sidy Lamine Niasse. «Grand Camou», tu nous manqueras toujours. En ces moments où l’émotion nous étreint devant notre clavier, il ne nous reste qu’une seule chose. Laquelle ? Demander aux hommes purs dans la solitude et la nuit de ce dimanche, de vous accompagner par leurs prières afin que le Paradis Céleste soit votre demeure éternelle. Qu’Allah veille sur votre famille. A…Dieu «Grand Camou».
Mademba Ramata DIA
Journaliste et analyste politique