En février 2015, le Russe Alexy Frolov avait acquis les actifs de la société Africamer qui était restée 9 ans sans trouver acquéreur. Il l’a racheté pour un montant global de 9 milliards Cfa. Malgré cela, le projet est toujours bloqué.
Comme si cela ne suffisait pas, la Direction générale du Port les a assignés en référé pour la date du 16 décembre. L’investisseur russe qui menace de plier bagage réclame ses sous. «Aujourd’hui, avec toutes les entraves vécues et le manque de dialogue des autorités portuaires, nous avons le sentiment que quelque part on cherche à bloquer le démarrage des activités de production de notre entreprise au port de Dakar. En effet, malgré toutes nos tentatives de conciliation avec la Direction générale du Port, toutes les démarches initiées par le ministère de la Pêche et même l’implication du ministre des Affaires étrangères la situation est restée la même. Et cela fait déjà 6 mois maintenant que la poursuite des travaux de notre usine est arrêtée. Les employés et les diverses redevances continuent d’être payés régulièrement», déplore l’administrateur de la société Flash Afrique Sea Products Sa dans une lettre adressée au Président Sall et rendue publique. «M. Frolov (le repreneur) a rencontré durant le sommet Russie-Afrique le Président Macky Sall pour arrondir les angles», signale-t-il. Pour lui, «si les autorités sénégalaises ne sont plus intéressées par la poursuite des activités de Flash Afrique, M. Frolov souhaite être remboursé des montants investis dans la reprise des activités d’Africamer au Môle 10».
Entre-temps, le ministre de la Pêche a été remplacé et comme par hasard, la direction du Port les assigne en référé pour la date du 16 décembre 2019. «M. Frolov est toujours dans une dynamique de poursuivre ses investissements au Sénégal». Surtout que, «comme chacun le sait, le Sénégal est un Etat de droit qui crée un environnement propice aux investissements étrangers». S’adressant à Macky Sall, il écrit : «Je viens solliciter l’annulation de la résiliation d’autorisation d’occuper le domaine portuaire et l’octroi d’un délai de 12 mois nécessaire pour faire démarrer l’usine. Cela nous permettra d’acheter du matériel, des panneaux et de démarrer la production très prochainement.» «L’obtention d’une licence de pêche au Sénégal pour le navire Bon voyage simplifiera l’exploitation du navire et permettra d’embaucher une équipe sénégalaise au lieu de celle gambienne et de payer des impôts au budget du Sénégal et non de la Gambie. La confirmation que les autres licences d’Africamer seront prolongées juste après le démarrage de l’usine augmentera l’attractivité des investissements de Flash Afrique Sea Products-Sa et permettra d’envisager l’augmentation de la production».
Magib GAYE