Encore une scène de jalousie qui vire au drame. Âgée de 26 ans et mère de deux enfants, Dieynaba a comparu, hier, à la barre de la chambre criminelle de Dakar. Elle est poursuivie pour le meurtre de son concubin Fabrice. Elle connaîtra son sort le 24 décembre prochain.
5 ans de prison ferme, c’est la peine requise, hier, par le maître des poursuites contre l’accusée Dieynaba. Agée de 26 ans et mère de deux enfants, elle a comparu à la barre de la chambre criminelle de Dakar pour répondre du délit de meurtre sur son concubin Fabrice. Les faits remontent au 6 juillet 2015. Ce jour-là, le couple était parti au marché HLM avant de se rendre chez la maman de la fille de la victime pour récupérer cette dernière. » Après cette sortie, nous sommes rentrés ensemble à la maison, à Grand Yoff. Alors que j’épluchais une mangue, mon téléphone a sonné. Fabrice a décroché et est tombé sur un homme qui voulait des renseignements sur les compteurs Woyofal. Par jalousie, il s’en est pris à moi et a voulu me frapper », a raconté la dame, selon qui Fabrice l’a attrapée par le bras quand elle s’apprêtait à quitter la chambre. Sans le faire exprès, elle s’est retournée et l’a poignardé. A l’en croire, elle avait oublié qu’elle avait un couteau par devers elle. Dans sa narration des faits, l’accusée a soutenu qu’après l’avoir poignardé, son amour lui a dit de prendre la poudre d’escampette parce qu’il allait mourir. « J’ai voulu amener mon amoureux à l’hôpital, mais il m’a conseillé de prendre la fuite car il allait mourir. Il m’a même donné 10 mille francs CFA pour que je me réfugie en Gambie chez son marabout. Je me suis rendue d’abord chez Nathalie. C’est quand j’ai appris son décès par le biais de Ciré Diola que je suis partie en Gambie. Je ne suis restée là-bas que trois jours », a-t-elle dit.
Pour terminer, elle a tenu à faire part de son regret. « Je regrette amèrement mon acte. Avant tout, je suis une mère et je suis consciente que je l’ai arraché à l’affection de sa mère et de ses sœurs. Moi également je ne vais plus le revoir », a-t-elle déclaré. Elle a révélé qu’elle a été à plusieurs reprises violentée par son amant qui était d’une jalousie excessive. La preuve, elle avait déposé plusieurs plaintes contre le défunt au commissariat de Grand Yoff pour violences conjugales. Mais pour l’amour qu’elle porte pour ce dernier, elle finissait toujours par retirer ses plaintes. « A cause de ses violences, j’ai perdu 5 dents et mon pied gauche s’est une fois déboité », a-t-elle raconté. Invité à faire son réquisitoire dans cette affaire, le représentant du ministère public a indiqué que l’accusée elle-même est passée aux aveux et que les faits ne souffrent donc d’aucune contestation. Sur ce, l’avocat de la société a requis 5 ans de travaux forcés à l’encontre de la mise en cause. Prenant la parole en dernier, la défense a plaidé pour une application bienveillante de la loi. » Je sollicite la requalification des faits en coup mortel. Et je prie le tribunal d’appliquer une peine humanitaire. Car, ma cliente a été séparée de ses enfants depuis 5 ans », a dit Me Tall. L’affaire a été mise en délibéré pour jugement devant être rendu le 24 décembre 2019.
Rewmi