Le saccage d’hier du tribunal de Louga qui abritait le procès du maitre coranique, Cheikhouna Guèye et ses co-prévenus n’a pas laissé indifférent Imam Ahmadou Makhtar Kanté.
Dans un post sur sa page Facebook intitulé «De la mise à sac d’un tribunal aux politiques publiques», l’imam de la grande mosquée du point E dénonce les actes des manifestants. «Aucune autorité musulmane ne va cautionner le saccage du tribunal de Louga où s’est tenu le procès du Serigne Daara et autres personnes impliquées dans l’affaire des enfants enchaînés. C’est plus que regrettable, voire inquiétant de voir de tels actes de défiance à l’égard des institutions judiciaires de notre pays», a-t-il déploré. Avant d’ajouter : «Les amalgames, la surenchère, les exagérations et autres comparaisons inappropriées pour une question aussi sensible ont envenimé inutilement le problème».
Dans son poste, ce dignitaire religieux fait comprendre que «ce qui est en jeu c’est une institution qui est le socle de l’identité musulmane, et c’est aussi la condition des enfants dans notre pays». Selon lui, une médiation locale multi acteurs, entre autres, police, notables, élus locaux, associations de parents, aurait peut-être pu éviter d’en arriver à la judiciarisation du problème et tout ce qui s’en est suivi de peu reluisant pour notre pays. «Mais, les vrais enjeux, ce sont la condition des enfants et la place des daara dans les politiques publiques au Sénégal. Le cumul d’actes irresponsables, de la famille aux gouvernements successifs depuis l’indépendance, en passant par les communautés, peut mener à ce genre de situations peu honorables», laisse-t-il entendre.
Salif KA