L’Etat du Sénégal va bientôt annuler la baisse de 10 % sur les tarifs de l’électricité. Cette décision s’explique par la dette due à la Senelec et les variations du prix du baril.
Les coûts de l’électricité au Sénégal, qui avaient connu une baisse de 10 %, reviendront, très prochainement, au niveau initial. En effet, le déficit par rapport au revenu autorisé de la Société nationale d’électricité du Sénégal (Senelec) devient, de plus en plus, lourd pour l’Etat du Sénégal. Cette année, il est de 26 %. Décelé par la Commission de régulation de la Senelec qui se charge de veiller à l’équilibre des dépenses, il tourne entre 120 et 125 milliards chaque année.
‘’Quand il y a un déficit, l’Etat prend en charge. Ce fut le cas, pendant longtemps. Mais l’Etat n’ayant pas les moyens, doit toujours de l’argent à la Senelec et peine à payer totalement sa dette. Il y a les hôpitaux qui ne paient pas l’électricité, l’éclairage public et les collectivités territoriales’’, explique le président de l’Association des consommateurs (Ascosen) joint par ‘’EnQuête’’.
Ainsi, l’ensemble de ces sommes donne un total de 260 milliards de dette qui, une fois versée, va permettre un meilleur fonctionnement de la société, en équilibrant ses dépenses. Pour s’en sortir, le gouvernement a décidé de prendre en charge 20 % du déficit et de procéder à une augmentation de l’électricité, quant aux 6 % restants.
Cependant, en plus d’un trou dans les comptes de l’entreprise, les coûts instables du prix du baril de pétrole ont enfoncé le clou. Selon M. Ndao, ‘’en raison de la forte pression que nous avons faite sur l’Etat, il a baissé les prix de 10 %, sauf qu’à ce moment-là, le coût du baril était de 35 dollars. Il est passé, entre-temps, à 87 dollars et, actuellement, il tourne autour de 62 dollars. Puisque la Senelec utilise le pétrole, si son prix augmente, elle aura besoin de plus d’argent pour pouvoir assurer son fonctionnement’’.
De ces deux causes majeures, découle, donc, la décision de remettre les prix précédents, en protégeant les ménages à faibles revenus. Encore appelées ‘’petites bourses’’, elles comptent environ 400 000 Sénégalais (utilisant des lampes, réfrigérateurs et ordinateurs) qui ne verront pas leur facture augmenter, 300 000 autres connaitront une augmentation de 3 % et 700 000 une hausse inférieure à 3 %.
Vu le niveau d’endettement, le patron de l’Ascosen se dit compréhensif. ‘’Nous sommes contre toutes les hausses, quelle que soit leur explication, mais contre mauvaise fortune, faire bon cœur. Compte tenu du fait que c’est vraiment une situation très difficile, nous acceptons l’augmentation. Il va donc avoir un rééquilibrage des tarifs et donc la baisse de 10 % est annulée’’, affirme son président.
Il entend, conformément à la devise de l’association, ‘’Mieux connaître pour mieux consommer’’, faire comprendre ces réalités aux Sénégalais qui, très souvent, n’ont pas la bonne information.
EnQuete