Le leader du mouvement Tekki accuse le président de la République de repousser les élections locales pour mieux se préparer. Car selon lui, il n’est pas prêt à solliciter le suffrage des Sénégalais.
«Pourquoi diantre, Macky Sall tient à repousser les élections locales ? A beau tourner la question, la seule réponse est que Macky Sall n’est pas prêt», dit-il. «En effet, le pouvoir de Macky Sall a toujours soutenu qu’il a un processus électoral parfait, les élections les plus transparentes. Ce n’est pas donc un accord sur l’audit du fichier qu’il recherche», poursuit-il. Le leader de Tekki affirme également que le problème du chef de l’Apr, c’est aussi sans doute Dakar. Il soutient que s’il perd Dakar, son projet d’émirat gazier risque de s’effondrer. C’est pourquoi, d’après lui, Macky Sall cherche à retarder l’échéance de Dakar. «Il pense avoir éliminé Khalifa Sall. Ce n’est un secret pour personne, il faut régler les cas d’Amadou Ba et de Moustapha Cissé Lô», soutient-il. «En violation de la constitution en son article 102, il va obtenir par la force un report sans date précise et une prolongation du mandat de ses maires ce mardi, l’opposition véritable ne pourra pas déposer un recours devant le Conseil constitutionnel même pour la forme. A partir de ce mardi, Macky Sall va dérouler son plan de sélection des partisans de l’émirat gazier dans BBY et dans l’opposition. Dès qu’il sera prêt, il fixera par surprise la date des élections locales, comme il l’avait fait pour la Constitution en 2016», accuse Mamadou Lamine Diallo. Sans surprise, les députés ont adopté le projet de loi reportant ce scrutin à une date qui n’est pas encore connue. Ce report est le troisième.
D’autre part, s’agissant de la question de la dette, le leader de Tekki, par ailleurs économiste affirme que Macky Sall a des problèmes avec l’économie. «Le voilà qui dit que certains pays ont des taux d’endettement public de 100 voire 200 %, ce qui lui donne le droit de s’endetter comme il veut. Permettez d’attirer sa haute attention sur ceci. Il faut distinguer les pays appartenant à une zone monétaire et les autres. Lorsqu’on est dans une zone monétaire et sans prise sur la politique monétaire, l’endettement public des Etats membres doit être strictement contrôlé, y compris dans sa dynamique. C’est le sens profond des budgets programmes de l’Uemoa, la règle des 70 % et des critères de convergence. Par contre, lorsque vous avez votre propre monnaie, la dette publique peut varier selon que votre monnaie est une devise internationale ou pas», fait-il remarquer. Selon lui, le taux d’endettement du Sénégal a une tendance inquiétante, – même si par des artifices statistiques Macky Sall fait augmenter le Pib de 3 000 milliards – parce que ses projets d’investissements ne sont ni planifiés ni bien orientés. Ce qui fait, explique-t-il, qu’il a accumulé plus de 1 000 milliards d’arriérés intérieurs depuis 2017, desquels il a sorti plus de 300 milliards «d’obligations impayées». «Vous avez ajouté les offres spontanées, sources de corruption et d’inefficacité. Je citerai l’exemple honteux l’Université Amadou Makhtar Mbow de Diamniadio. Vous devez pouvoir nous donner la rentabilité économique, financière et sociale de vos investissements et leur impact sur les recettes fiscales. A cet effet, pouvez-vous répondre à ces questions pour le TER et le building Mamadou Dia», conclut Mamadou Lamine Diallo.
Charles Gaïky DIENE