L’examen du projet de loi portant report des élections municipales et départementales n’a pas pris beaucoup de temps. Il aura suffit aux différents présidents de groupes parlementaires de se concerter pour s’accorder sur 15 interventions. Au final, malgré les griefs exposés par les députés de l’opposition, le projet de loi est passé comme lettre à la poste.
«On ne peut pas reporter des élections sans fixer une date à laquelle elles pourront se tenir au risque de contrevenir aux dispositions de l’article 67 de la Constitution». Telle est la position émise par des députés du groupe parlementaire Liberté et démocratie et ceux des non-inscrits. Qu’il s’agissent des députés Cheikh Abdou Mbacké, Bamba Dièye… ils ont estimé que le fait de renvoyer à un décret pour fixer la date des élections peut être interprêté, en l’espèce, comme une incompétence négative. D’autres, par contre, ont souhaité que le report ne puisse pas aller au delà de l’année 2020. Certains n’ont pas été favorables au principe du report des élections locales. Selon eux, le respect du calendrier électoral constitue un marqueur de notre démocratie. Ils se sont, en outre, montrés dibutatifs sur le consensus obtenu et ont exprimé leur méfiance sur la sincérité du dialogue national initié par l’Etat. Par ailleurs, l’usage abusif de la procédure d’urgence par le gouvernement à l’occasion de l’examen de certains projets de loi a été déploré. En effet, estiment les députés de l’opposition, «même si l’urgence est de droit, elle doit être l’exception et non la règle».
En réactions aux griefs exposés par des élus du peuple des groupes parlementaires de l’opposition et des non-alignés le ministre de l’Intérieur qui a défendu le projet a indiqué que les acteurs engagés dans le cadre du dialogue politique étaient seulement favorables sur le principe du report des élections, sans pour autant proposer une date à laquelle celles-ci devraient se tenir. A ce titre, il a informé que ce principe du report a fait l’objet d’un courrier du Général Mamadou Niang en date du 18 juillet 2019, adressé au président du Comité de pilotage du dialogue national, Famara Ibrahima Sagna. Non sans faire savoir que le gouvernement a proposé un amendement qui fixe une date et prévoit une séquence temporelle durant laquelle les élections pourront avoir lieu. Selon lui, «il appartient aux acteurs engagés dans le cadre du dialogue national de trouver un consensus sur la date de la tenue des élections. Il a également indiqué que, compte tenu des leçons tirées du passé, l’Etat a jugé opportun de proroger les mandats des conseillers départementaux et municipaux plutôt que d’installer des délégations spéciales».
Magib GAYE