Dans ses recommandations, le Comité des droits de l’homme a demandé au Sénégal de légaliser l’homosexualité. Mieux, il a demandé au Sénégal d’abroger l’article 319 du Code pénal qui condamne le délit d’actes contre nature en vue de réduire les stigmatisation des personnes concernées.
Organisme de promotion et de défense des droits de l’homme, la Raddho qui, à travers la coalition des 11 organisation de la société civile qui a pris part à cette rencontre onusienne, a affiché sa position. «La Raddho n’est pas pour la promotion de l’homosexualité. Il faut dépénaliser ce qui a été pénalisé. L’homosexualité n’est pas pénalisé au Sénégal. Ce sont les actes contre nature qui sont visés (319 du code de procédure pénal)», reconnaît Sadikh Niass, secrétaire général de la Raddho, hier au cours d’une rencontre avec la presse.
Qui estime que «si le Comité demande à ce que cette article soit revu, on le peut dans le sens de limiter les discriminations par rapport aux organisations qui accompagnent et luttent contre le Sida». «Les organisations qui luttent contre le Sida sont des organisations utiles. Il ne faudrait pas qu’on stigmatise ces organisations dans le cadre de leur travail parce qu’elles entretiennent des relations avec ces personnes. Il ne faudrait pas qu’on les stigmatise. Notre position par rappor à l’homosexualité, c’est dans la protection. Nous sommes pour la protection des personnes, de leurs droits quelles que soient leur orientation sexuelle, leur appartenance politique… Nous ne faisons pas de distinction lorsqu’il s’agit de protection. Lorsqu’une personne est menacée dans ses droits (vie, santé…) nous ne faisons pas de distinction», soutient Aboubacar Sadikh Niass. Qui trouve que «la dimension culturelle et sociologique de notre pays fait que nous ne pouvons pas avoir les mêmes positions que les organisations qui travaillent en Europe ou dans d’autres parties du monde».
L’autre préoccation abordée par la coalition de la société civile concerne le tohue bohue qui entoure la maladie de l’ancien homme fort de Ndiaména emprisonné à Dakar. «On a une déclaration qui fait état de la dégradation de l’état de santé de Hissène Habré. Il y a une contre déclaration des autorités de l’administration pénitentiaire qui disent le contraire. Dans de pareils cas, nous demandons une expertise médicale pour édifier aussi bien la famille, les avocats et les concernés sur l’état de santé de Hissène Habré», tranche le patron de la Raddho. Parce que le Sénégal s’est engagé à juger Hissène Habré sur son sol mais aussi en cas de condamnation à garder Habré dans ses prisons. Selon lui, «il faut que la détention soit faite selon les normes dans le respect des droits de Hissène Habré. Parmi ses droits, il y a le droit à la santé. Si l’expertise médicale montre qu’il n’est pas en situation d’être détenu qu’on puisse voir entre les politiques du pays et les autorités de l’Union africaine». Non sans faire savoir qu’il ne faut pas oublier que Habré est détenu au Sénégal par le simple fait des autorités sénégalaises. «S’il faut l’élargir de la détention, il faut une discussion entre les autorités politiques du Sénégal et des autorités de l’Union africaine», précise M. Niass.
Magib GAYE