La Fao déplore que les engagements pris en faveur de l’agriculture, pour éradiquer la faim et la pauvreté, ne soient pas suivis, faute de volonté politique, mais aussi, à cause du changement climatique et des conflits. Cela a été souligné, hier, en marge de l’ouverture d’un atelier. Lequel a réuni 12 pays francophones pendant trois jours, à Dakar, pour identifier les lacunes à l’atteinte des objectifs de 2030.
L’Objectif de développement durable (Odd) 2030 vise l’éradication de la faim et de la pauvreté avec un focus sur l’agriculture durable. Des pays africains avaient pris de engagements à Maputo et lors de la déclaration de Malabo pour permettre d’atteindre ces objectifs, mais ils peinent toujours à respecter leurs promesses. C’est ce que déplore la Fao, par la voix de Gouantoueu Robert Guei, Représentant au Sénégal et Coordonnateur du bureau sous-régional pour l’Afrique de l’Ouest. Qui met, par ailleurs, à l’index la volonté politique des pays, le changement climatique, les conflits qui font que les gens ne peuvent pas se concentrer sur le développement de l’agriculture. «Des engagements ont été pris à Maputo en 2003. Les pays africains se sont engagés à mettre 10 % de leur budget dans l’agriculture. Aujourd’hui, tous ne sont pas encore à ce niveau. Il y a eu la déclaration de Malabo (2014) qui demande aux pays africains d’augmenter l’investissement dans l’agriculture et d’intégrer l’agriculture afin qu’on puisse arriver à résoudre le problème d’insécurité alimentaire sur le continent africain. Aujourd’hui, le constat est encore en deça de l’espérance pour que l’Afrique puisse résoudre les problèmes de faim et d’insécurité alimentaire», regrette M. Guei, interpelé en marge de l’ouverture de l’atelier qui vise l’échange d’expériences pour trouver les meilleurs moyens d’atteindre les Odd. Douze 12 pays d’Afrique francophone, pour l’essentiel de la sous-région, sont, de ce fait, en conclave, depuis hier, à Dakar pour trouver la meilleure manière de transformer l’Agriculture pour atteindre les Odd 2030 qui visent l’éradication de la faim, de la pauvreté.
Le Sénégal a été représenté par Alioune Ndiaye, Directeur de cabinet du ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération. Interpelé sur l’engagement du Sénégal, il expose les actions en faveur de l’agriculture. «Fondamentalement, le gouvernement fait beaucoup d’investissements dans le domaine agricole. Il y a l’aménagement des terres, la régénérescence des sols, la subvention des intrants agricoles, la modernisation de l’agriculture avec l’acquisition de tracteurs (…)», dit Alioune Ndiaye. Poursuivant, il assure que le Sénégal est en train de s’organiser et de se déployer pour mettre en place un programme qui permet de réaliser les Odd en s’appuyant sur la transformation de l’agriculture qui est une composante de la transformation structurelle de l’économie.
Directrice adjointe du Programme alimentaire et agriculture durable, Mona Chaya est revenue sur les défis pour l’éradication de la faim et de la pauvreté. «On n’est pas très satisfait de l’objectif de l’élimination de la faim qui a encore beaucoup à faire. L’atelier va voir qu’est-ce qu’il faut combler, identifier les lacunes», souligne-t-elle, en marge de la rencontre. Pour Mme Chaya, l’objectif de l’atelier est d’informer sur la nouvelle approche intégrée de la Fao, de voir le développement durable comme quelque chose d’intégrer et non parcellaire. A l’en croire, c’est la seule manière d’avancer vers les Odd.
Emile DASYLVA