SERIGNE ALIOU CISSE (1975-1982)
Le Khalife intérimaire
Il a été le premier Khalife désigné de Cheikh Al Islam, au lendemain de la disparition de Baye Niass, en 1975. En fait, c’était un Khalife intérimaire car celui à qui le trône revenait de droit n’avait pas encore l’âge requis à exercer les charges de khalife de Baye Niass. Né en 1906 à Dionsong, village situé dans le département de Foundiougne, Serigne Aliou Cissé fut un grand «Mouqaddam» de la Tariqa tidiane. Lequel village a été fondé par son grand-père maternel, Samba Thiané Cissé. «De son vivant, Baye Niass l’avait désigné comme son successeur bien vrai qu’il ne soit pas son fils. Parce que l’aînée de Baye était une fille. Elle s’appelait Fatoumata Zahra Thiam», confie-t-on du côté de sa famille. Le fait qu’il soit désigné comme successeur de Baye Niass est le fruit d’une relation amicale entre Samba Thiané Cissé et celui-ci. Ces derniers étaient des camarades de promotion, pour avoir fréquenté, durant une certaine période de leur cursus de formation, la même école coranique (daara). C’est pourquoi des relations amicales marquées par de régulières visites de courtoisie existaient entre les deux. La légende soutient que par une dévotion totale envers Allah, le Tout-Puissant, il eut la chance de «voir le Prophète Mohammed (PSL)» à trois reprises. «Parmi les différents lieux de sa rencontre avec le Prophète, il y a un site qui se trouve entre la ville de Sokone et le village de Dionsong. Cet endroit, actuellement bien aménagé comme lieu de culte, reçoit régulièrement des visiteurs. Le plus gros contingent des pèlerins provient du Nigéria», renseigne la tradition orale.
CHEIKH ABDOULAYE NIASS DIT PAPA ASSE (1982-2001)
Le premier Khalife légitime
Né 1928 à Taïba, une localité distante d’une cinquantaine de kilomètres de Kaolack, El Hadji Abdoulaye Ibrahima Niass fut reconnu comme un grand érudit par tous ceux qui l’ont approché. Le second pour le décompte et premier Khalife légitime de Baye Niass a très tôt maîtrisé le Coran et presque toutes les sciences islamiques, telles que l’exégèse, la métrique, la logique, le droit, la tassawuf, la biographie du Prophète et les hadiths. Cela ne pouvait guère surprendre puisqu’il a été éduqué par son père qu’il accompagnait, très jeune, dans ses pérégrinations. Il était souvent l’émissaire de Cheikh Al Islam dans plusieurs pays d’Afrique comme le Nigéria, le Ghana, le Mali et le Maroc. D’ailleurs, les succès enregistrés lors de ses missions avaient séduit Baye Niass qui ne cessait de les magnifier très souvent. Il magnifiait aussi son amour pour le travail surtout l’agriculture que Papa Ass affectionnait particulièrement. Le deuxième khalife de Baye Niass était un grand agriculteur.
CHEIKH AHMADOU DAME NIASS DIT PAPA DAME : (2001 – 2012)
Le missionnaire de Baye
Il a accédé au Khalifat en 2001. Cheikh Ahmadou Dame Niass dit Papa Dame avait une maîtrise parfaite de la science coranique, de la tradition islamique et des hadiths du Prophète. Serigne Ahmed Dame Niass a reçu l’éducation directe de son père et a étendu la mission léguée, pour le triomphe de l’Islam et le salut des musulmans. C’est un homme humble, effacé et détourné des choses matérielles. Cheikh Ahmadou Dame est un homme dévoué au précédent khalife et a toujours été au service de ce dernier. Il a été l’héritier du khalifat pendant de longues années. Cela n’a jamais réveillé en lui une quelconque ambition de mauvais aloi encore moins ébranlé sa sérénité légendaire. «Son père disait que c’est un homme de barké (un homme de bénédiction). Il recèle les qualités d’humilité et de discrétion. Pourtant, avant de parvenir au Khalifat, il a parcouru l’Afrique et l’Europe où il a œuvré pour le service de l’Islam notamment à Hambourg», renseigne un texte écrit sur sa biographie.
CHEIKH AHMED TIDIANE NIASS
Khalife depuis 2012
L’actuel Khalife général, Cheikh Ahmed Tidiane Niass, a accédé au Khalifat en 2012, à la suite du rappel à Dieu de son prédécesseur. Troisième fils de Baye Niass, Cheikh Ahmed est né en 1932 à Kossi, une localité située à 9 kilomètres de Kaolack. Il fut baptisé du nom du fondateur de la confrérie, Cheikh Ahmed Tijani. Dès son jeune âge, Cheikh Ahmed Tijani Niass apprit le coran à Kaolack, sous la direction du maître mauritanien Rabbani, puis de Cheikh Oumar Touré. Il acheva la mémorisation de l’entièreté du livre saint à Nubbaghiya, en Mauritanie. Il s’initia ensuite aux sciences islamiques et à la langue arabe, à l’université de Médina Kaolack, sous la direction de Cheikh Ibrahim Niass, et avec la participation de Cheikh Alioune Cissé et Cheikh Amadou Thiam. Au terme d’une formation rigoureuse, il y obtint une graduation dans tous les domaines des sciences islamiques et de la littérature arabe.
Salif KA