Le Syndicat autonome des travailleurs de la Santé et de l’Action sociale (Sutsas) est en eaux troubles. La reconduction de Mballo Dia Thiam à la tête de la structure n’a pas été du goût de Pape Mor Ndiaye de l’Union régionale de Thiès et ses camarades. Pour lui et ses camarades, le Sg du Sutsas est frappé par la limite d’âge.
Les travailleurs de la santé regroupés autour du Syndicat autonome des travailleurs de la Santé et de l’Action sociale (Sutsas) ne parlent plus le même langage. En effet, la reconduction de Mballo Dia Thiam est passée par là. Pape Mor Ndiaye de l’Union régionale de Thiès et ses camarades contestent le nouveau Secrétaire général du Sutsas qu’ils accusent de s’accrocher au fauteuil alors qu’il a déjà atteint l’âge de la retraite. Des arguments battus en brèche, hier, lors d’une conférence de presse, par le principal accusé et les membres du nouveau bureau du Sutsas. «Nous avons tenu ce point de presse pour rendre compte du congrès qui a élu le nouveau bureau du Syndicat autonome des travailleurs de la Santé et de l’Action sociale (Sutsas). Mais aussi pour se prononcer sur les péripéties qui ont jalonné ce congrès. Parce que vous n’êtes pas sans avoir que certains de nos camarades défaits n’ont pas manqué de s’épancher dans la presse pour dire des contrevérités et c’est d’ailleurs un exercice qu’ils avaient déjà commencé avant la tenue du congrès. Et nous tenons à rétablir les faits», s’expliquent Mballo Dia Thiam et Cie. Pour ces derniers, il s’agissait du 9ème congrès du Sutsas après un long processus de renouvèlement de toutes leurs instances de base notamment les sections, les sous-sections et l’union régionale. De leur avis, à chaque fois qu’il y a des renouvellements, c’est l’instance suprême du Sutsas qui supervise les travaux. Et puis arriver au congrès national, c’est au tour du central syndical c’est-à-dire l’Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal (Unsas) qui préside le renouvèlement des instances nationales du Sutsas.
De ce point de vue, leurs camarades ont voté, ce dimanche dernier, et le bureau a été élu démocratiquement et légalement. Sur 155 votants ils ont eu 117 voix devant la présence de tous les représentants des 14 régions du pays. Les syndicalistes soutiennent que si certains camarades réclamaient un rajeunissement, aujourd’hui, le bureau est composé, selon eux, de plus de 90 % de jeunes. Et pourtant ils n’étaient pas obligés de répondre à ces revendications, parce qu’ils sont dans un syndicat c’est-à-dire une association privée et aucun texte n’exclue une catégorie.
Donc, pour eux, la question de l’âge est un faux débat, car, ni dans le Code du travail, ni dans le statut général des fonctionnaires encore moins dans les conventions du Travail n’est mentionnée une exclusion de personnes âgées. La preuve, se défendent-ils, le patron de leur Centrale syndicale est une personne âgée et au niveau de la Confédération des syndicats en Afrique, c’est leur camarade Mody Guiro, un retraité qui préside aux destinées de cette organisation africaine et de même pour ce qui est de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts).
«Donc, ce sont des arguments qui ne tiennent pas la route quand ils soulèvent ce débat sur l’âge. Le rajeunissement qu’ils réclamaient nous l’avons fait à travers des élections qui ont permis aux jeunes d’occuper des postes. Et maintenant, il faut savoir dans chaque élection, il y a des vainqueurs et des perdants, c’est la loi des joutes. Et cela ne nous surprend pas qu’ils contestent parce qu’ils ont perdu. Mais ce qui est l’essentiel pour nous c’est de se retrouver autour de l’intérêt général des travailleurs», déclarent Mballo Dia Thiam et ses camarades. Avant d’ajouter : «Nous n’aimerions pas avoir des camarades en face de nous, parce que l’Etat est un pouvoir et chaque pouvoir cherche à briser un contre-pouvoir. Nous le savons depuis belle lurette, parce que lors de la création de ce syndicat, nous avons choisi une ligne autonomiste. Mais à côté nous avions un syndicat qui collaborait toujours avec les pouvoirs publics, mais avons toujours résisté vents et marées pour défendre bec et ongles les travailleurs de la santé. Nous pensons que c’est être ingrats et manquer de reconnaissance, même, aujourd’hui, de cracher sur des camarades».
Samba BARRY