Macky n’est plus entouré de ses lieutenants et compagnons de la première heure. Avec le sabre qu’il brandit çà et là, il fonctionne tel un monarque en faisant le vide autour de lui.
Dans le parti de Macky, on se plie aux désirs du chef ou on débarrasse le plancher. Les rebelles ou récalcitrants qui ont voulu passer outre la consigne du chef l’ont appris à leur dépens. La dernière en date : le limogeage de Moustapha Diakhaté de ses fonctions de ministre conseiller du président de la République pour avoir donné son avis sur le 3e mandat du chef de l’Etat. Bien avant, le même Macky Sall avait déchargé de ses fonctions de Directeur des Sénégalais de l’extérieur Sory Kaba pour s’être également prononcé sur le 3e mandat. Beaucoup de compagnons de la première heure Mame Mbaye Niang, Mor Ngom… ont été déchargés de leurs fonctions ministérielles et confinés dans des simples bureaux au palais de la République. Cette volonté de se débarasser des ténors risque de fragiliser davantage l’Apr. D’ailleurs, à force de casser les forces, on ne sait plus qui assure les fonctions de numéro 2 du parti. De Me Alioune Badara Cissé, actuel médiateur de la République, en passant par Mimi Touré qui a hérité du Conseil économique, social et environnemental jusqu’à Boun Abdallah Dionne, Macky les a tous marginalisés.
Après une longue rébellion qui va le pousser jusqu’à se constituer dans la défense de Karim dans l’affaire dite de la traque des biens mal acquis, Me Alioune Badara Cissé finira par se ranger. Malgré sa nomination comme médiateur de la République, il n’avait rien perdu de sa liberté de ton. Proche collaborateur de Macky dans les temps de braise, il finira par être parachuté dans une fonction incompatible avec la politique. Comme son camarade de parti Moustapha Cissé Lô, il n’hésitait pas à se mettre au-devant de la scène pour exprimer une opinion. Il en est de même pour celle à qui l’on prêtait les ambitions de numéro 2 du parti. Le successeur de Abdoul Mbaye à la primature et ex directrice de campagne du candidat Macky Sall, Mimi Touré, a des ambitions et elle ne les cache pas. Le magazine panafricain «Jeune Afrique» lui avait consacré une tribune : un «électron libre». «Elle n’a jamais affiché ses ambitions, mais il y a beaucoup de suspicions, plus ou moins fondées, autour d’elle», souligne un cadre de la majorité présidentielle, repris par JA. Mais l’intéressée, elle, voit plus haut que la Primature qu’elle a déjà occupée, ou encore le Cese qui fait d’elle la troisième personnalité de l’Etat. C’est aussi le cas de Moustapha Cissé Lô. Fidèle parmi les fidèles, il a été l’un des premiers compagnons de Macky. Pour s’être engagé avec le président de l’Assemblée nationale d’alors dont le Président Wade ne voulait plus, il a mis une croix sur son siège de député pour accompagner Macky. Même s’il n’a pas affiché sa volonté de succéder au chef, il jouit d’une certaine liberté de ton qu’il manifeste sur les plateaux de télévision. Tout le contraire de son ex collègue député, Mbaye Ndiaye, qui est confiné dans la simple fonction de ministre d’Etat sans portefeuille.
A l’opposé de ces têtes brûlées, les lieutenants de Macky qui ont pris part au combat dès les premières heures qui ont carburé avec lui avant la prise du pouvoir se voient dévaloriser. C’est le cas de Mor Ngom, Mame Mbaye Niang, Ibrahima Sall, Youssou Touré, Jean Paul Dias… Membres fondateurs de l’Apr ou premiers soutiens de Macky2012, ils ont été de tous les combats. Actuellement, avec la volonté du chef de mettre la troupe au pas, ils sont réduits au silence avec une omerta totale sur la succession et la question essentielle portant sur le 3e mandat. Le ministre des Insfrastrictures et des Transports terrestres ne nous démentira pas. Il a fait un retournement de veste spectaculaire sur les ambitions qu’on lui prête de succéder à Macky. Il en est de même pour le ministre-conseiller Ibrahima Ndoye dont la réponse sur une question portant sur le 3ème mandat a été des plus énigmatiques.
Quant à El Hadj Kassé, ministre-conseiller en charge de la communication présidentielle, il s’est vu rétrograder au rang de conseiller pour les arts et la culture. Ce, depuis sa bourde sur l’affaire Pétro-Tim
M. GAYE