Le Sénégal a gagné 18 places dans ce dernier classement mondial Doing Business. Il passe de la 142ème place en 2019 à la 123ème position sur 189 pays en 2020, avec un score de 59,3. Mais, le pays reste fortement concurrencé par ses voisins immédiats.
Le Sénégal continue sa progression dans l’évaluation par une filiale de la Banque mondial des mesures visant à améliorer l’environnement des affaires dans 190 pays du monde, le Doing Business. En effet, le pays est passé de la 142ème place en 2019 à la 123ème position sur 189 pays en 2020, avec un score de 59,3. Selon l’institution de Bretton Wood’s, le Sénégal a réalisé des performances sur l’obtention des contrats à travers les différentes réformes. Ainsi, le pays a réduit le temps d’obtention de ce sésame de 965 jours à 650 jours.
Représentant le gouvernement lors de la présentation du rapport, le Directeur de l’Apix, Mountaga Sy a souligné que le Sénégal a entrepris des réformes avec le Plan Sénégal Emergent (Pse), dans le cadre de l’exécution du Programme de réformes de l’environnement des affaires et de la compétitivité (Preac). A l’en croire, la mise en œuvre de ces réformes a permis de rehausser le niveau d’attractivité du pays aux investissements privés avec un des taux de croissance les plus dynamiques au monde. «Ces cinq dernières années, le Sénégal n’a cessé de progresser en améliorant son score et son rang sur l’indice climat des affaires et s’est inscrit trois fois au rang de meilleurs réformateurs. Le Pse, dans sa phase II (2019-2023), confirme cette orientation en accordant une haute importance à la montée en puissance des investissements privés pour porter et générer une croissance forte et durable de la valeur ajoutée et de bien être pour toute la population du Sénégal», a-t-il déclaré. Poursuivant, il souligne que la troisième phase du Preac dont le plan d’actions sera déroulé de façon itérative et participative sert de socle d’impulsion du passage à l’échelle de la transformation structurelle de notre système productif pour consolider davantage les acquis et réaliser les réformes structurelles. Non sans soutenir que ces mesures devront assurer une meilleure compétitivité des entreprises. «Concernant le Doing business, le Gouvernement après avoir progresser de plus de 40 places ces dernières années, lance l’assaut pour entrer d’ici les deux ans dans le top 90. Les résultats qu’on vient de nous présenter montrent qu’on est sur la bonne voie avec le gain de 18 places et l’amélioration du score de plus de 5 points. Je me réjouis de l’effectivité du télépaiement avec etax qui permet d’honorer sa contribution fiscale sans se déplacer, de l’entrée en vigueur de la Contribution économique locale qui simplifie 3 taxes en une (01) et de l’amélioration du taux de couverture du bureau d’information sur le crédit, sans oublier l’opérationnalisation du tribunal de commerce. Ces mesures qui ont porté cette année principalement les progrès du Sénégal dans la présente notation Doing Business 2020», a indiqué le patron de l’Apix.
La concurrence s’intensifie avec les voisins
Par ailleurs, la Banque mondiale a souligné la nécessité pour le gouvernement d’améliorer davantage son environnement des affaires. Car, il ressort des analyses que le Sénégal a été devancé par une cinquantaine de pays. Laurent Corthay, Spécialiste Senior du Secteur privé de la Banque mondiale assure que l’Afrique subsaharienne est devenue la première région réformatrice au monde avec 73 réformes reconnues dans le rapport cette année. Cela signifie également, prévient-elle, que le voisinage direct du Sénégal, en termes de pays comparateurs, est un voisinage très concurrentiel. Puisque, renseigne-t-elle, cette année, le Nigéria et le Togo se placent parmi les 10 économies les plus réformatrices au niveau mondial. Tandis que le Kenya a accompli 6 réformes, et l’Ile Maurice, le Cap-Vert et le Eswatini (Botswana) en ont accompli quatre chacun. En outre, 115 économies ont réalisé 294 réformes cette année. Ce, en renforçant le cadre des affaires. Pour l’Afrique subsaharienne, l’écart a été réduit de 15 points. L’Europe et l’Asie centrale ont un très bon score, par rapport aux réformes. «S’il est vrai que nous sommes rassemblés pour célébrer les progrès accomplis, il ne faut pas perdre de vue qu’il reste encore beaucoup à faire – pour l’ensemble des pays de la région – pour rivaliser avec les économies reconnues comme les plus performantes», a relevé Laurent Corthay. Qui invite le gouvernement à continuer à simplifier la fiscalité des affaires et les procédures d’import/export, pour améliorer leur efficacité, leur transparence et la mobilisation des recettes, à continuer l’investissement dans la dématérialisation des procédures administratives et la gestion du changement que cela implique. Mais aussi, à davantage moderniser le cadre réglementaire et institutionnel des partenariats public-privé. En plus de cela, il préconise d’investir dans le capital humain, afin de préparer la jeunesse à un monde du travail en pleine évolution tout en continuant à soutenir la compétitivité du secteur des télécoms et le développement de l’économie numérique et de l’innovation.
Adama COULIBALY