Entre Wade et Macky, la lune de miel est terminée. C’est maintenant la lune de fiel. Voulant forcer la main au pouvoir, à travers le Comité des Droits de l’homme des Nations Unies, pour réhabiliter Karim Wade et réparer le préjudice qu’il aurait subi suite à sa condamnation par la Crei, le Pape du Sopi s’est vite heurter à l’intransigeance du système de Macky Sall. Ce qui a vite créé une crise de nerfs au Pds.
Malgré deux rencontres au sommet entre Macky Sall et son prédécesseur, leurs partisans ont vite fait de sortir les couteaux. Peu après la parution dans la presse d’informations selon lesquelles le Sénégal s’est engagé, lors de l’examen du 5e rapport périodique du Sénégal devant le Comité des droits de l’homme des Nations Unies, de réhabiliter, Karim Wade, fils de l’ancien chef de l’Etat, Abdoulaye Wade, et de réparer le préjudice qu’il aurait subi suite à sa condamnation par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), c’est la cacophonie au sommet de l’Etat. Et aussitôt après cette sortie maladroite de la mission sénégalaise, le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur publie un communiqué de presse pour préciser qu’au cours du dialogue interactif de cette 127ème session du Comité des droits de l’homme, qui a suivi la présentation dudit rapport, l’un des experts du Comité a demandé à la délégation sénégalaise de fournir des informations sur l’état de mise en œuvre des constatations du Comité au sujet de l’affaire concernant Karim Wade, transmises à l’Etat du Sénégal en octobre 2018. «Dans sa réponse, et contrairement aux allégations relayées par la presse en ligne, la délégation sénégalaise n’a, en aucun cas et sous quelque forme que ce soit, pris des engagements allant dans le sens d’une réhabilitation de Monsieur Karim Wade, ou d’une réparation d’un préjudice qu’il aurait subi. Par conséquent, les informations publiées à ce sujet sont dénuées de tout fondement et relèvent de la méconnaissance des procédures du droit sénégalais et des positions antérieurement et clairement exprimées par le Sénégal sur la question», note les services d’Amadou Bâ. Lequel a, subitement, été dans le viseur de libéraux qui ne semblent rêver que ça. Mais force est de constater qu’il n’y avait même pas besoin de communiqué de l’Etat parce que cela n’a pas de sens puisqu’on ne peut pas poursuivre ce Monsieur pendant plusieurs années et se réveiller par une opération du Saint-Esprit le blanchir. Et le ministre de la Justice qui a convoqué de le Directeur des Droits de l’homme, rentré durant le week-end, risque de lui faire payer ça. Mais ce serait une très grosse erreur de sa part.
De toute façon, tout le monde sait qu’entre Wade et Macky c’est le mariage de la carpe et du lapin: ça n’ira pas loin. Ce que Wade veut d’un côté, Macky ne le fera pas : amender son fils et que l’Etat l’indemnise. Donc, cette affichage, bénie par les rentiers de tension, est un jeu de dupe, chacun veut rouer l’autre en cherchant à lui forcer la main.
Seyni DIOP