(THIES) – Les travailleurs de la société industrielle de générateurs électriques (Sigelec) n’en peuvent plus de la longue galère qu’ils vivent depuis deux ans déjà. Vingt-quatre mois sans salaires qui ont fini d’avoir raison de leur courage et de leur patience et qui explique leur cri du cœur à l’occasion de leur sortie, hier, face à la presse.
Une rencontre au cours de laquelle ils ont décrié leur mal vivre et celui de leur famille avant d’exiger que leur situation soit régularisée dans les meilleurs délais. «Nous avons trop attendu et voulons rentrer dans nos fonds». C’est en effet le cri du cœur lancé par les quelques 150 travailleurs de Sigelec en chômage technique depuis au moins deux ans. En effet, si l’on en croit Moussa Keïta leur porte-parole du jour, ses camarades et lui réclament à l’entreprise plus de 200 millions de F Cfa d’arriérées de salaires aux héritiers de feu Idrissa Seydi, propriétaire de ladite fabrique de piles Hellesens implantée dans la commune de Pout.
Moussa Keïta et ses camarades, employés de la Sigelec, se disent surtout choqués par la circulation de piles avec des logos Hellesens fabriquées par la Sigelec. «Ces piles inondent le marché sénégalais alors que l’usine est à l’arrêt depuis février 2018. Cela nous étonne parce que nous ne savons pas d’où elles viennent et qui les fabrique. Pis, pendant ce temps, nous, travailleurs de ladite usine, souffrons dans notre chair et notre dignité est foulée du pied par notre employeur. Nous sommes restés 24 mois sans salaires. Nous vivons depuis lors dans le désarroi parce qu’il y a même des familles qui sont aujourd’hui dispersées. Certains d’entre nous ont été délogés de là où ils habitaient tout comme il y a eu des ménages brisés avec des divorces». Toute galère qui, poursuit-il, ne tient pas en compte des difficultés réelles de prise en charge des collègues frappés par la maladie et qui ne bénéficient d’aucune couverture de l’institut de prévoyance maladie, des enfants exclus de l’école. D’autres travailleurs sont malades et ne peuvent pas se soigner faute de moyens parce que nous n’avions pas d’Institution de prévoyance maladie, (Ipm) mais aussi et surtout la dépense quotidienne et autres charges fixes.
Aussi et à la question de savoir ce qui pouvait expliquer ce chômage technique et sa conséquence de non-paiement des salaires, Moussa Keïta de faire savoir que l’administration avait évoqué à l’époque un problème de rupture du stock des matières premières et de trésorerie. Une thèse qui s’avère, selon lui, fausse quand on sait que pendant 20 ans la Sigelec n’a jamais connu une situation de mévente de ses produits. Pour simplement dire que, selon lui, rien de plausible à leur connaissance ne peut expliquer cette situation qu’ils vivent dans l’entreprise et qu’aujourd’hui, ils sont plus que déterminés dans la lutte qu’ils ont engagés pour le paiement de leurs arriérées de salaires.
Sidy DIENG