La Poste n’est pas encore sortie du gouffre dans lequel elle se trouvait sous le règne de l’ex-Dg Siré Dia. Les pratiques scandaleuses et les nominations fantaisistes à des postes clés continuent.
C’est aujourd’hui qu’est célébrée la Journée internationale de La Poste. A la Sn La Poste, on est de plain pied dans les festivités qui ont démarré depuis hier par une exposition devant la Direction générale. L’entreprise parvient à se relever après les conflits internes qui ont marqué la gestion de l’ex-Dg Siré Dia. L’euphorie a été de courte durée après la défénestration de ce dernier, suivie de la nomination d’Abdoulaye Bibi Baldé à la tête de l’entreprise. Et les nominations et recrutements à caractère exceptionnel et dérogatoire ont repris de plus belle. Dans ses premiers jours, après sa prise de fonction, le nouveau Dg avait pris une note de service contre la dernière vague de recrues de Siré Dia. Acculé par des responsables membres de la mouvance présidentielle, il finira par reculer.
Le recrutement de cette clientèle politique dénoncé en son temps par le Comité sectoriel Poste du Syndicat national des travailleurs des Postes et télécommunications finira par devenir une lettre morte. Non seulement, leur recrutement a été officialisé par le nouveau Dg, mais leurs salaires qui avaient été suspendus, leur ont été payés en globalité, selon un syndicaliste bien au fait de la chose. Pis, ce qui était prohibé et dénoncé par les syndicalistes reprend de plus. Et la Poste reste confrontée à des maux qui ont pour noms : népotisme, gabegie, recrutements de la clientèle politique, entre autres. Ce syndicaliste qui s’est confié à WalfQuotidien révèle le recrutement d’une trentaine de personnes par le Directeur Abdoulaye Baldé depuis sa prise de fonction en mai dernier.
Et la nomination d’une personne étrangère au service comme Secrétaire général est la pilule amère que les syndicalistes de La Poste ne parviennent toujours pas à avaler. Là où la société dispose de cadres bien formés et sortis à bonne école, c’est un professeur d’université (spécialiste en… chimie selon nos sources) répondant au nom de Chérif Baldé qui a été imposé aux postiers. Et comme si cela ne suffisait pas, il a bénéficié d’une note de service portant délégation de signature. Il peut signer au nom du Directeur général les actes administratifs : ordre de mission à l’intérieur du pays, des décisions accordant une permission pour convenances personnelles, décision portant affectation, décision constatant une absence irrégulière, lettres de domiciliation de salaires…
Il en est de même pour Saliou Fédior nommé Directeur des Ressources humaines en remplacement de Pape Demba Ndiaye. Il bénéficie, lui aussi d’une délégation de signature pour signer au nom du Directeur des ordres de mission, des décisions accordant des congés… Cette situation, selon ce syndicaliste, risque de créer des problèmes à l’entreprise dans les jours qui suivent. D’ailleurs, signale-t-il, «jeudi dernier des travailleurs de La Poste ont arboré des brassards pour dénoncer». Il avertit en ces termes : «Si aujourd’hui La Poste mourait, plusieurs familles allaient en pâtir. C’est une entreprise très pourvoyeuse d’emplois. Au delà de son utilité publique, nous sommes concessionnaires de la mission de service public. Au-delà de la mauvaise gestion, nous sommes assaillis par la concurrence. Parmi les opérateurs du secteur, il n’y a que La Poste qui offre des emplois décents. C’est nous qui nous implantons un peu partout dans le Sénégal. Même dans les zones non rentables».
Nos tentatives d’entrer en contact avec les responsables de La Poste sont restées vaines.
Magib GAYE