Les chiffres sont alarmants. Dans notre pays on dénombre près de 165 000 aveugles et plus de 550 000 malvoyants. Pour la cécité le taux de prévalence est estimé à 1,42 %. Des chiffres jugés énormes, selon Alassane Mbengue, secrétaire général du ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Malgré les nombreux efforts consentis dans le domaine de la lutte contre les maladies de l’œil au Sénégal, la cécité et les déficiences visuelles sont fortement présentes dans notre pays où on dénombre près de 165 000 aveugles et plus de 550 000 malvoyants. Soit, en valeur relative, 1,42 % de la population. Heureusement, d’après Alassane Mbengue, secrétaire général du ministère de la Santé et de l’Action sociale, le trachome qui est la deuxième cause de cécité dans notre pays est en phase d’être éliminée en tant que problème de santé. Car à ce jour, le gouvernement a arrêté le traitement de masse de la forme active de la maladie et un projet est en cours de mise en œuvre pour la prise en charge des cas de morbidité liés à cette affection.
Le trachome, qui touche beaucoup les régions de Diourbel, de Louga et de Thiès, est classée derrière la cataracte qui est la première cause de la cécité. La prise en charge reste l’un des défis avec la forme compliquée notamment le trichiasis qui rend aveugle. «Imaginez des enfants à bas âge de 2 voire 3 ans qui sont atteints de la cécité ou de cataracte ? Ils risquent, à 90 %, de ne pas être scolarisés et 50 % d’entre eux décèdent à cause de ces pathologies. Donc, la vision est très importante chez un individu. Et beaucoup de personnes, aujourd’hui, ne connaissent même pas leur statut visuel. Et sur le plan de la prise en charge, le coût de la cécité est vraiment énorme», renseigne Dr Mouctar Dieng Badiane, coordonnateur du Programme national de la promotion de la santé oculaire au ministère de la Santé et de l’Action sociale. C’était, hier, en marge d’un point de presse en prélude à la préparation de la Journée mondiale de la vue qui sera célébrée le 10 octobre prochain.
Pour Dr Badiane, lorsque l’individu est atteint d’un handicap moteur, il peut se mouvoir peu ou prou. Mais, s’il perd la vue, il risque d’avoir même un handicap moteur associé. Pis, s’il n’est pas accompagné, il risque même de perdre la mobilité. Donc à l’en croire, c’est une journée qui permettra au programme de faire un plaidoyer auprès des décideurs gouvernementaux et auprès des populations pour les changements de comportement et pour d’une meilleure amélioration de la qualité de vue. D’où l’importance du thème retenu cette année : «La vision, d’abord.»
Selon le spécialiste, il est conseillé de faire l’épilation si le patient n’a pas les moyens. Mais, le mieux, c’est de faire la chirurgie avec des spécialistes aguerris pour redresser la paupière qui ne redeviendra pas normal comme l’ancienne paupière mais les cils seront déviés. Et la cicatrice sera interne. Il conseille également de faire les épilations dans les structures sanitaires plutôt que dans les salons de beauté comme le font certaines femmes. Parce qu’il y a des risques, dit-il, à ne pas négliger. Car, les esthéticiens utilisent un métal pointu qui peut agresser la conjonctive et rendre le malade complètement aveugle.
Dans le monde, on estime à 1,1 milliard le nombre de presbytes et 80 % des handicapés visuels antérieurs ou curables et 115 millions d’aveugles en 2050. Parmi eux, 36 millions sont aveugles, ne peuvent se déplacer sans aide et ont besoin d’un appui au plan professionnel ou social. Et 90 % des aveugles recensés à travers le monde vivent dans les pays en développement et pourtant, 8 fois sur 10, la cécité est évitable ou guérissable.
Samba BARRY