A Kolda, la rentrée des classes n’est pas effective dans toutes les écoles, comme celle d’application de Gadapara située dans la commune. Dans la cour, les eaux ont pris le pouvoir depuis plusieurs semaines. Les élèves sont obligés de poursuivre leurs vacances. Ce jeudi, jour de rentrée, les enseignants ont pataugé pour répondre présents. L’école est inondée.
(Correspondance) – L’école d’application de Gadapara, située dans une zone marécageuse de la commune de Kolda, n’a pas accueilli, hier, d’élèves. Pourtant, ce jeudi, c’est jour de rentrée. Dans la cour de l’établissement les eaux ont pris le pouvoir. Les salles de classe sont fermées. La plupart d’entre elles sont ceinturées par les eaux. Devant le bureau du directeur, une dizaine d’enseignants est venue répondre présente. Tous observent, dépités, la cour de l’école remplie d’eau et d’herbes. Le directeur de l’école Yaya Souané ne peut que constater les dégâts : «On ne peut pas parler de rentrée aujourd’hui au niveau de cette école qui est remplie d’eau. Il faut d’abord évacuer les eaux pour ensuite faire le désherbage».
Chasser les eaux de l’école, désherber pour ensuite désinfecter, cela prendra certainement du temps. Sans doute, les élèves de l’école d’application de Gadapara se voient ainsi forcés de prolonger leurs vacances. Pour combien de temps encore? «Cela dépend de la pluie. S’il ne pleut pas, dans une semaine, si les sapeurs-pompiers continuent de pomper les eaux, je pense qu’on pourra démarrer les enseignements», parie le directeur, le visage dégoulinant de sueur. La motopompe installée par les sapeurs-pompiers est quasi submergée par les eaux. Recouverte d’une toile bleue, la machine tente, chaque fois qu’elle est allumée, de renvoyer les eaux hors de l’école, dans les ruelles du quartier de Gadapara.
Depuis 2009, année de création de l’école abritant 17 classes dont cinq pour la maternelle pour un effectif global de près de mille élèves, les mêmes difficultés surgissent au premier jour de la rentrée. «Chaque année, on est confronté aux mêmes problèmes. On ne sait pas par quel bout prendre ce phénomène. Chaque année, les élèves accusent du retard. Au moins, une à deux semaines après l’ouverture des classe», regrette Yaya Souané.
A côté des problèmes d’inondations, l’école fait face à un problème de salles de classe. Les autorités, notamment la mairie, ont promis de construire de nouvelles salles de cours. Jusqu’à présent, ceci n’est qu’un vœu pieux. Et les enfants de l’école maternelle continuent de suivre les cours dans des abris provisoires au grand regret du directeur de la section maternelle de l’établissement, Elhadj Idrissa Niassy: «depuis 2009, la municipalité a promis de nous construire une salle de classe. En 2015 et 2016, elle a réitéré la promesse. D’autres services de l’Etat sont venus nous rendre visite. Ils ont fait des promesses, mais jusqu’à présent, rien. On nous néglige». Elhadj Idrissa Niassy est inquiet pour la sécurité des élèves et des conditions de travail: «A cause de l’humidité, on perd parfois jusqu’à deux mois de cours. Nous ne pouvons pas prendre le risque de renvoyer les élèves en salles dont les murs sont gorgés d’eau. En période de froid, les élèves souffrent. Il n’y a pas de sécurité ici. La situation est difficile. Les autorités avaient parlé de délocaliser l’école. Que des promesses!».
En fait, la situation de l’école d’application de Gadapara est le reflet du quartier du même nom. Une zone marécageuse caractérisée par une absence d’ouvrages d’assainissement d’eaux usées et d’eaux pluviales.
Baba MBALLO