En se laissant “croquer” par le journal Jeune Afrique, Aminata Touré se met déjà dans la peau d’une candidate à la présidentielle de 2024. Mieux, elle cherche maintenant à polir son image et se faire mieux voir à l’international.
Macky Sall, président de la République et chef de file de l’Alliance pour la République (Apr) n’est pas, a priori, candidat à sa propre succession. Paradoxalement, il a sommé les responsables de son parti de taire leurs ambitions présidentielles. Toutefois, Aminata Touré, son ancien ministre de la Justice et ancien Premier ministre, ne fait pas mystère de ses ambitions d’être candidate de l’Apr et de lui succéder à la tête du Sénégal. Déjà dans les habits d’une candidate à l’élection présidentielle de 2024, elle cherche aujourd’hui à polir et à mieux forger son image de présidentiable aux yeux de la communauté internationale. En effet, en acceptant de se faire croquer par le journal panafricain Jeune Afrique, Aminata Touré se cherche une stature internationale. Beaucoup, pour ne pas dire tous les chefs d’Etat du continent utilisent très souvent cet influent canard basé en France pour mieux «vendre» leur image et se faire mieux voir à l’international. Tout récemment, elle a tenu la draguée haute à l’ancien président français Nicolas Sarkozy, lors de l’ouverture de l’Université d’Été de la Confédération générale des entreprises marocaines.
Invité d’honneur de l’événement, Sarkozy a mis à l’indexe la fécondité élevé des femmes africaines qui, selon lui, impacterait négativement l’environnement car la planète-terre dit-il, est déjà sur-occupée. «Il n’y a aucune preuve scientifique d’une relation entre la fertilité des femmes africaines et le réchauffement planétaire à effet de serre. Il faut arrêter de pointer un doigt accusateur sur les femmes africaines », avait-elle rétorqué à Sarkozy.
Mais, avant de penser à la communauté internationale, la présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese) doit avoir d’abord pensé à l’électorat national. Elle doit aussi penser à une assise nationale solide. Et c’est loin d’être le cas. Aujourd’hui, elle n’a pas de base politique connue. Elle est ballotée entre Grand-Yoff et Kaolack. En effet, laminée par Khalifa Sall lors des élections locales de 2014, le Président Macky Sall l’avait envoyée dans son Kaolack natal afin qu’elle se fasse une nouvelle fraîcheur politique. Mais elle avait été aussitôt déclarée persona non grata par les apéristes du Saloum. De manière consciente ou pas, Aminata Touré chercherait à rattraper le retard accusé sur son rival et camarade de parti, Amadou Bâ. Devenu ministre des Affaires étrangères, le délégué de l’Apr à Dakar, lors de la dernière élection présidentielle, a eu une longueur d’avance sur elle. Car avec sa stature de chef de la diplomatie sénégalaise toutes les portes des Palais et des chancelleries internationales lui sont ouverts grandement. Il a de facto une tribune internationale, ce qui n’est pas le cas pour elle. On prête à Amadou Bâ l’ambition d’être candidat de l’Apr à la prochaine élection présidentielle. Vrai ou faux ? Ses partisans considèrent que sa migration au ministère des Affaires étrangères est une bonne chose pour lui, un tremplin vers l’avenue Léopold Sédar Senghor. «Les populations des Parcelles assainies sont satisfaites de la nomination de Amadou Bâ au poste de ministre des Affaires étrangères. Nous remercions le Président Macky Sall d’avoir fait confiance au délégué régional de Dakar, de lui avoir confié la chancellerie du Sénégal pour redorer le blason et rehausser l’image du Sénégal à travers le monde. Il a redressé l’économie du Sénégal et au plan politique, il a reconquis Dakar. Il reste maintenant la mission de reconquête de la diaspora. C’est juste une suite logique de la mission qui lui a été confiée», avait affirmé Khadim Gadiaga conseiller municipal dans la commune des Parcelles assainies et bras droit dans ladite commune du désormais ex-ministre des Finances.
Charles Gaïky DIENE