(Correspondance) – Les associations d’écoles coraniques du Sénégal n’en peuvent plus des lenteurs administratives notées dans la transmission à l’Assemblée nationale du projet de loi règlementant ces établissements d’enseignement coranique.
Elles l’ont fait savoir à l’occasion de l’étape thiessoise de la caravane nationale de consultations médicales gratuites des ndongo daara ou talibés et des maîtres coraniques qu’elles sont en train de dérouler en partenariat avec la Fondation Fahd Ben Abdoul Aziz. Une caravane qui cible 500 apprenants par département en plus de leurs enseignants, des «Ndayou daara» et des personnes du troisième âge.
Pour Moustapha Lô, Président national des dites associations, le vote de ce projet de loi se pose aujourd’hui en termes de doléance surtout que c’est l’unique voie pour aller vers une réglementation de l’ouverture et du fonctionnement des écoles coraniques mais aussi et surtout de leur reconnaissance juridique. Laquelle leur donne droit aux subventions et autres appuis de l’Etat au même titre que les établissements d’enseignent privés établis sur le territoire national. «Nous avons travaillé pendant trois ans avec le ministère de l’Education nationale par l’intermédiaire de l’inspection des daara autour d’un projet de loi portant réglementation des écoles coraniques. Nous avons tenu des séminaires sur la question avec le ministre lui-même et au finish nous sommes tombés d’accord sur les points de ce dit projet que nous avons ensemble élaboré avant de le présenter au Premier ministre. Alors nous ne savons pas pourquoi jusqu’à présent l’Assemblée nationale tarde à légiférer», dit-il. Aussi lance-t-il un appel au président de la République pour que des dispositions diligentes soient prises afin que ce projet soit voté et que les daara puissent enfin jouir d’une reconnaissance juridique.
Au-delà de la question de reconnaissance juridique, se pose celle de la couverture médicale des apprenants des écoles coraniques. Surtout que ces derniers sont à la charge exclusive des «serigne daara» dont les revenus sont en deçà de ce qu’ils devraient être. Rares sont les daara dont les talibés bénéficient de la Couverture médicale universelle (Cmu). «Quand un talibé tombe malade, c’est le maître coranique qui le prend entièrement en charge. Nous avons une mutuelle au niveau national qui se trouve à Louga, qui couvre presque l’ensemble des daara dudit département mais qui peine à couvrir les autres. Le président de la République avait émis le souhait que les pouvoirs étatiques nous accompagnent dans la création de mutuelles dans tous les départements mais jusqu’à présent rien est fait dans ce sens», ajoute Moustapha Lô. Toutes difficultés dans la prise en charge des apprenants, qui, poursuit-il, expliquent la décision de l’association de chercher des partenaires pour organiser annuellement une tournée nationale de consultation gratuite mais aussi assurer le suivi en référant les cas sérieux dans des structures spécialisés. Fort heureusement, fait savoir le médecin Omar Mbaye de l’équipe médicale, depuis le début des consultations, aucun cas sérieux n’a été jusqu’à présent diagnostiqué. Les pathologies les plus récurrentes tournent autour des dermatoses, des maladies buccodentaires et des états grippaux.
Sidy DIENG