En maille à partir avec la justice saoudienne depuis 2012, l’ex-député sénégalais Alkhaly Cissé a finalement rendu l’âme en prison dans la nuit du samedi au dimanche 29 septembre 2019, suite à une maladie.
Mais, pour son avocat, Me Assane Dioma Ndiaye, sa mort a été programmée, puisqu’il y voit un «acharnement de la justice». «Alkhaly Cissé a été remis en liberté depuis octobre 2018, après avoir purgé sa peine. Mais une interdiction de sortie du territoire saoudien lui avait été imposée. Cette mesure coercitive ne l’empêchait pas de circuler librement en Arabie Saoudite», confie Me Ndiaye, un de ses avocats. Selon la robe noire et défenseur des droits humains, la peine de prison à vie de l’ancien député a été revue à la baisse en 2018 par la Cour d’appel de l’Arabie Saoudite. Du coup, il a été condamné à 6 ans de prison ferme assorti d’une amende d’un milliards cinq cent millions de francs Cfa. Pour non-paiement de cette somme représentant des dommages et intérêts, il est retourné en prison, après une hospitalisation. Ce, alors que son état de santé était «incompatible avec la vie carcérale», déplore Me Assane Dioma Ndiaye.
En détention depuis 2012, Alkhaly Cissé a été poursuivi, au départ, pour le délit d’escroquerie, soutient son conseiller. «Il a été jugé pour des faits de maraboutage et de charlatanisme qui sont contraires selon le juge saoudien aux principes de l’islam et réprimés dans le droit saoudien», informe Me Assane Dioma Ndiaye. En effet, sa famille était en train de mobiliser des fonds pour payer l’amende. Les nombreuses démarches entreprises par l’État du Sénégal pour obtenir sa libération étaient jusque-là restées vaines.
Salif KA