Le président de la République, Macky Sall, semble ignorer les dégâts que la Couverture maladie universelle (Cmu) est en train de causer dans les structures sanitaires au Sénégal.
Au moment où les établissements de santé croulent sous le poids des dettes notamment avec des factures salées impayées de la Cmu qui peine à passer à la caisse, des services complètement plombés, de New York où il prenait part, hier, à la réunion du haut niveau sur la couverture sanitaire universelle (Csu), le chef de l’Etat a tenté de vendre à ses homologues «sa» Cmu qui a «cannibalisé» le système sanitaire, pour reprendre les mots du secrétaire général de And Gueusseum, Mballo Dia Thiam. «Nous avons lancé le programme de la Couverture maladie universelle (Cmu)/ Couverture sanitaire universelle (Csu) en 2014, après avoir constaté que seuls 24 % des Sénégalais, essentiellement des travailleurs des secteurs public et privé, bénéficiaient d’un système formel de couverture maladie. Nous voulons ainsi réduire les inégalités sociales en facilitant l’accès aux soins de santé à tous les segments de santé de la population, y compris les plus vulnérables. Nous avons créé à cet effet, en 2015, une agence nationale chargée de soutenir les mutuelles de santé nouvelles ou déjà existantes et de tenir un registre national d’immatriculation de ces mutuelles», renseigne Macky Sall du haut de la tribune. Cette agence est aussi chargée de contrôler, poursuit-il, leur fonctionnement, leur situation financière et leur solvabilité ; de mettre en place un système fiable d’information et de gestion pour éviter les abus. Pour lui, la Cmu/Csu a enregistré «d’importants progrès» avec notamment l’installation de 651 mutuelles de santé fonctionnelles dans 552 communes du Sénégal ; l’enrôlement de près de 3 millions de bénéficiaires dans les mutuelles de santé.
Malgré ces avancées, il reconnait qu’il y a des progrès à faire pour la pérennisation et la fiabilisation du système par son extension. Ce, avec une meilleure identification des bénéficiaires et la maîtrise de la facturation des prestations. De son avis, ces efforts sont en cours et l’Etat est disposé à s’inspirer d’autres expériences réussies dans le domaine de la Csu.
Samba BARRY