Les nerfs sont tendus chez nos voisins guinéens. Le président Alpha Condé qui était soupçonné de vouloir briguer un troisième mandat, vient de le confirmer en annonçant un référendum. Très mécontentent son grand rival Cellou Dalein Diallo a aussitôt réagi.
« Je vous demande de vous organiser et de vous préparer pour le référendum et les élections », a déclaré le président Guinéen dans cette vidéo postée sur Facebook et amplement relayée par les réseaux sociaux. Et selon de nombreux médias guinéens, c’est au cours d’une rencontre, lundi dernier, avec des membres de la communauté guinéenne à New York, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, qu’Alpha Condé a tenu ces propos.
Une déclaration qui vient confirmer les soupçons de l’opposition guinéenne quant à la volonté d’Alpha Condé de briguer un troisième mandat. D’ailleurs, un mouvement a été créé pour s’opposer à un troisième mandat du président. Mais, après avoir initié des consultations boycottées par les partis de l’opposition, Condé semble vouloir passer à la vitesse supérieure avec un référendum qui va grandement lui baliser la voie.
Et c’est ce qui semble comprendre son rival Cellou Dalein Diallo qui a aussitôt réagi. Sur son compte twitter, le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) s’offusque d’abord que le président Condé annonce un référendum depuis les Etats-Unis. « Honteux. À l’étranger, Alpha Condé annonce la tenue d’un référendum pour changer la Constitution et sa participation illégale aux élections. Les Guinéens ne toléreront pas ce passage en force anti-démocratique. Les consultations en cours ne sont qu’une mascarade ! », déclare celui qui s’est classé deuxième à la dernière présidentielle guinéenne.
Sentant que la tension monte, l’ancien directeur d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest tire la sonnette d’alarme. Pour Alioune TINE, qui en appelle à la CEDEAO et à l’UA, c’est maintenant qu’il faut s’intéresser à ce qui se passe en Guinée. « La CEDEAO et l’UA, doivent dès maintenant mettre en marche leurs mécanismes de prévention et de gestion des conflits avant qu’il ne soit trop tard. La sous-région est très instable et supporterait difficilement de nouvelles épreuves », écrit-il sur Twitter.
Elu à la tête de la République de Guinée le 7 novembre 2010, réélu en 2015, Alpha Condé devrait se retirer, à l’issue de son deuxième mandat, selon la Constitution guinéenne.
WALFNet