La polémique sur l’Histoire générale du Sénégal (Hgs) est loin de s’estomper. Critiqué de part et d’autres par certaines familles maraboutiques qui considèrent que certains passages sont tronqués,
Iba Der Thiam brise le silence. Invité hier à l’émission «Jury du dimanche» sur I-radio, le coordonnateur du Comité de pilotage reconnait les remarques faites par les dignitaires religieux. L’historien affirme que lui et son équipe vont recueillir tous ce qui leur a été fait comme critique. Mieux, il soutient qu’il y a des critiques qui sont justes et fondées». Par contre, poursuit-il, d’autres gens procèdent par des malentendus et par l’interprétation des termes pour alimenter la polémique. Mais qu’ils sachent que le français n’est pas leur langue maternelle.
Pour la sortie de Serigne Bass Abdou Khadre, porte-parole du Khalife général des mourides, Iba Der Thiam fait savoir qu’il n’engagera pas des polémiques avec ce dernier. Car, il est une autorité religieuse sur laquelle il porte le plus profond respect. Il révèle que lui et ses camarades se sont déplacés jusqu’à Touba pour aller informer les autorités religieuses de leur volonté de travailler sur la vie et l’œuvre de Cheikh Ahmadou Bamba. Dans lequel ils ont consacré des pages entières à Mame Mor Anta Saly. Des pages de gloires, de succès, de sainteté et de responsabilité, à l’en croire. «Nous avons simplement dit le fait qu’il était cadi s’occupant de tous les problèmes de la communauté quotidiennement et qu’il soit également obligé d’avoir son centre d’enseignement le plaçait dans une situation où il ne pouvait pas consacrer tout son temps à l’enseignement. J’estime que c’est une situation que n’importe qui peut comprendre. Cela ne veut pas dire qu’il n’avait pas le temps d’enseigner. Nous ne l’avons pas dit. C’était juste pour montrer le contexte dans lequel les gens évoluaient. Ce n’est ni un jugement de valeur, ni une caractérisation», se défend-t-il.
Il déclare le fait qu’on signale des erreurs par-ci et par-là, il n’en doute pas, parce que leur travail n’est pas parfait. Car, Dieu seul connait. D’ailleurs, de son avis, ce n’est pas la première fois qu’il ait une polémique sur une histoire telle qu’elle soit. «Le fait qu’on ait dit que El hadji Abdoulaye Niass est de l’école de El Hadji Malick Sy Maodo, cela ne veut pas dire qu’il a été un élève de Maodo ou qu’il a été formé par Maodo. Nous avons voulu dire, ici, que Baye Niass et Maodo Malick avaient la même vision de l’islam, du rite malikite et de la Tijanya. Nous n’avons pas voulu dire autre chose que cela», se justifie le coordonnateur du Comité de pilotage.
Toutefois, Iba Der Thiam se dit étonné que la controverse ne porte que sur les responsables des confréries, alors que le document comporte 5 volumes de plus de 3 mille pages. L’enseignant au département d’Histoire à l’Université Cheikh Anta de Diop de Dakar (Ucad) déclare à qui veut l’entendre aussi qu’il n’entend pas renoncer à ce projet, même s’il peut créer des dissensions entre communautés. Dans la mesure où le Comité de pilotage a dit qu’il est disposé à rechercher des bases d’un accord conciliant, là où il y a des contestations. Pr Iba Der Thiam soutient que la critique est quelque chose de positive pour eux et ils en prennent acte.
Samba BARRY