Depuis son accession au pouvoir en 2012, le Président de la République Macky Sall a pris un certain nombre de mesures dont l’application a souvent failli. Des décisions souvent prises sous le coup de l’euphorie ou des promesses de campagne. Rattrapé par la réalité, il a été contraint de faire marche arrière, souvent, au grand dam des populations.
En 2014, le président de la République, Macky Sall avait promulgué la loi sur la baisse des prix du loyer. Une mesure qui a été saluée par les locataires qui éprouvent souvent du mal à trouver une chambre, un appartement ou une maison à leur portée. Mais quelques mois plus tard, cette loi initiée par l’exécutif est bafouée par les bailleurs et autres agences immobilières.
En effet, les prix du loyer ont considérablement augmentés dans certains quartiers de Dakar. Alors que la loi fixe une baisse de 29 % pour les loyers inférieurs à 150 mille francs Cfa, 14 % pour ceux compris entre 150 et 500 mille francs Cfa et 4 % pour ceux dépassant 500 mille francs Cfa, les prix sont au-delà de ces limites. Pourtant des sanctions sont prévues contre la hausse illicite du coût du loyer, avec une peine d’emprisonnement de 2 à 6 mois assortie d’une amende pouvant aller jusqu’à 1,6 million de francs Cfa et le remboursement du locataire. Mais jusqu’à présent l’Etat n’a pris aucune disposition pour accompagner cette mesure. Une année auparavant, le 1er juillet 2013, exactement, le Sénégal avait imposé un visa biométrique de 50 euros à tout visiteur étranger, par mesure de réciprocité.
Le visa biométrique obligatoire pour entrer au Sénégal. Cette mesure était controversée. Signe de souveraineté pour les uns, frein au tourisme pour les autres. Elle aura tenu moins de deux ans car le gouvernement l’a supprimé le 1er mai 2015. L’obtention du visa biométrique pour se rendre au Sénégal était en tout cas une procédure complexe et coûteuse (50 euros) qui rebutait nombre de touristes potentiels. Un processus lourd, géré par une société privée (la SNEDAI, d’origine ivoirienne) qui réclamait des prises de photos et d’empreintes dans différents consulats à l’étranger, même s’il était possible de se faire délivrer le visa à l’aéroport de Dakar, moyennant un important encombrement à l’arrivée. Les professionnels du tourisme s’en étaient plaints à plusieurs reprises et constataient une baisse importante des arrivées, au profit de pays aux conditions d’entrée plus souples.
Le président de la République va finir par leur donner raison en annonçant le 3 avril 2015 la suppression dans le cadre de «mesures incitatives» pour la relance du secteur touristique. Ce qui n’a pas empêché, Adama Bictogo de repartir avec énorme chèque estimé 12 milliards de nos francs au titre des dommages et intérêts. Last but not least des mesures remises en cause l’épreuve de la réalité, il y a l’importation des véhicules de l’étranger. Là également, le Chef de l’Etat, Macky Sall avait fixé à 8 ans au lieu de 5, la limite d’âge pour l’importation de véhicules suivant un engagement et/ou promesse auprès des émigrés sénégalais. En effet, il avait promis lors de sa campagne électorale pour la présidentielle de 2012 de lever la mesure d’interdiction des véhicules âgés, une fois qu’il aurait accédé au pouvoir. «Des véhicules de plus de 10 ans circulent aux Etats-Unis et en Europe.
Pourquoi ces véhicules ne peuvent pas rouler au Sénégal ?», disait-il. Alors que l’ancienne mesure a été prise par l’ancien régime de Me Wade dans le souci de renouveler le parc automobile en vue de protéger l’environnement. Aujourd’hui Macky Sall est encore rattrapé par la réalité.
En effet, dans son édition d’hier, le journal EnQuête nous informe qu’un nouveau décret relatif à l’importation des véhicules cycles et cyclomoteurs est déjà dans le circuit administratif. Selon nos confrères, l’Etat envisage ainsi d’infliger des pénalités pouvant aller jusqu’à 60 % de la valeur vénale aux importateurs de tels véhicules Ces mesures ont pour finalité de lutter contre l’importation de véhicules de plus de 5 ans.
Sud Quotidien