Le président par intérim en Algérie, Abdelkader Bensalah, a annoncé dimanche que l’élection présidentielle aurait lieu le 12 décembre. Cette date respectera minutieusement « la suggestion » du chef d’état-major de l’armée Ahmed Gaïd Salah.
« J’ai décidé que la date de l’élection présidentielle sera le jeudi 12 décembre 2019 », a déclaré dans un discours télévisé, M. Bensalah qui, selon la Constitution du pays, ne peut être candidat.
Le général Gaïd Salah avait réclamé le 2 septembre que la date de la présidentielle devant permettre d’élire un successeur à M. Bouteflika soit annoncée le 15 septembre pour que le scrutin ait lieu avant la fin de l’année.
Le chef de l’Etat par intérim a « exhorté » les Algériens à « la mobilisation pour faire de ce rendez-vous le point de départ du processus de renouveau de la Nation », estimant qu’il était “temps de faire prévaloir l’intérêt suprême de la patrie sur toutes autres considérations”.
La présidentielle pour élire un successeur à M. Bouteflika, initialement prévue le 4 juillet, avait dû être annulée, aucun candidat ne s’étant déclaré, face à l’ampleur de la contestation.
Vendredi dernier, les Algériens se sont mobilisés pour la 30e semaine consécutive de manifestations pour s’opposer à la tenue rapide d’une présidentielle.
Les manifestants n’y voient qu’un moyen pour le « système » de se maintenir à la tête du pays. Ils demandent le départ des figures au pouvoir, M. Bensalah et le général Gaïd Salah en tête.
Le mouvement de contestation rejette une élection avec le gouvernement actuel accusé de préparer la fraude.
Il réclame le démantèlement de l’appareil hérité des 20 ans de présidence Bouteflika avant tout scrutin ainsi que la mise en place d’institutions de transition, ce que refuse le pouvoir.
BBC