Le leader de Pastef lance un appel solennel à l’ensemble des organisations syndicales, associatives, politiques. Ousmane Sonko appelle également la jeunesse, les Sénégalais de tous bords, à contribuer à la réussite de la grande mobilisation nationale de la plateforme Aar Li Nu Bokk ce vendredi.
Car selon lui, le président de la République n’est là que pour enrichir les entreprises étrangères au détriment des Sénégalais et des entreprises locales. «Enrichir des entreprises et des lobbies étrangers, tel semble être le mandat du gouvernement de Macky Sall, qui s’emploie tous les jours à brader nos ressources, fragiliser notre économie et notre secteur privé», déclare Ousmane Sonko. «Cette politique désastreuse, qui traduit l’incapacité de l’État à faire face aux vraies priorités (santé, éducation, emploi, inondations, sécurité…), entraîne quotidiennement des conséquences dramatiques sur nos vies. Nos concitoyens, les plus fragiles, sont humiliés et laissés dans une précarité sans précédent. Cela ne peut plus durer. Nous devons non seulement lutter, mais surtout gagner la bataille contre la mal-gouvernance, la corruption d’Etat, le bradage des patrimoines nationaux et l’impunité», poursuit le leader de Pastef.
Tout récemment, il a accusé l’Etat d’avoir bradé le fer de la Falémé à une entreprise turque Tosyali. Ousmane Sonko considère en effet que le contrat est un véritable scandale. Car en 2006, l’ancien président de la République Abdoulaye Wade avait signé un contrat concernant ce même minerai avec Arcelor Mittal pour 1 100 milliards de francs Cfa. En plus, l’entreprise indienne s’était engagée à construire 750 km de chemin de fer entre la Falémé et Dakar. Cette fois, dit-il, Macky Sall réclame la moitié, soit 510 milliards de francs Cfa. Pire, contrairement à Wade, il s’engage à construire le chemin de fer pour l’entreprise turque. En outre, Ousmane Sonko révèle que le Sénégal a déjà octroyé 100 hectares de terres à l’entreprise turque en face du port minéralier de Bargny. «L’entreprise turque va rester dix ans sans payer l’impôt, alors qu’il aura un retour sur investissement seulement au bout de trois ans», dénonce-t-il. Il reste maintenant à savoir si les Sénégalais vont répondre massivement à son appel. En effet, la mobilisation avait fortement faibli ces derniers temps. La dernière manifestation du mouvement, délocalisée dans la banlieue, plus précisément à Guédiawaye, ville dirigée par Aliou Sall, avait rassemblé très peu de monde, poussant les animateurs de la Plateforme à surseoir à leurs manifestations hebdomadaires.
Charles Gaïky DIENE