Le groupe français Nexans, spécialiste du câble, a été ‘‘invité’’ par l’Américain McDermott pour la fourniture d’accessoires sous-marins dans le projet gazier entre le Sénégal et la Mauritanie.
Ça ronronne a priori, mais le projet gazier du Nord, Grand Tortue Ahmeyim (Gta), connait des avancées. Acteur mondial de l’industrie du câble, le Français Nexans s’invite dans la partie via un contrat signé avec l’Américain Mc Dermott, ce mercredi 28 août, apprend-on d’un communiqué du groupe depuis La Défense, à Paris. Nexans s’est vu attribuer un contrat pour la fourniture d’environ 100 km d’ombilicaux et d’accessoires sous-marins pour le projet de gaz naturel aussi appelé Greater Tortue Ahmeyim, au large de la Mauritanie et du Sénégal.
Aux termes du contrat, Nexans fournira des services de gestion, d’approvisionnement, d’ingénierie, de activités de fabrication et de test pour les ombilicaux et le matériel auxiliaire. Les câbles électriques et les fibres optiques seront fabriqués à l’usine de Nexans Norway, à Rognan, et les ombilicaux seront développés, fabriqués et testés chez Nexans Norway, dans son unité spécialisée à Halden. La livraison aura lieu en 2021, alors que le ‘‘first gas’’ est annoncé pour le premier semestre de 2022.
Vincent Dessale, le vice-président directeur des systèmes sous-marins et terrestres chez Nexans, s’est réjoui de cette nouvelle : ‘‘Le contrat Greater Tortue Ahmeyim revêt une importance stratégique pour Nexans de maintenir une position sur le marché dans la région ouest-africaine et faire partie d’un nouveau développement de gaz ultra-profond. Il met en évidence notre volonté continue de développer des solutions compétitives pour des développements complexes sur le terrain.’’
En mars dernier, l’opérateur leader pour le projet gazier du Nord, British Petroleum (Bp), 61 % des parts, avait attribué des contrats à McDermott International et Baker Hugues portant sur des équipements dans la fourniture et la pose de conduites, ombilicaux et structures sous-marines (Surf) ainsi que des équipements pour systèmes de production sous-marins (Sps). A peine plus d’un trimestre plus tard, en juillet, le major britannique avait annoncé que le puits Gta-1, situé dans la zone de développement d’unités de Greater Tortue, a rencontré environ 30 mètres de charge nette de gaz dans le réservoir de haute qualité.
McDermott est une société américaine fournisseur de solutions technologiques, d’ingénierie et de construction destinées au secteur de l’énergie, spécialisée dans la conception et la construction d’infrastructures et de solutions technologiques, de la tête de puits au réservoir de stockage, pour le transport et la transformation du pétrole et du gaz en produits dérivés. Le 29 juillet dernier, les résultats de l’Américain faisaient état d’une perte de 61 millions de dollars pour le deuxième trimestre de 2019, malgré un chiffre d’affaires de 2,1 milliards de dollars. Une semaine plus tôt, le groupe français Nexans avançait, de son côté, une perte d’exploitation de 54 millions d’euros à la fin du premier semestre de 2019, alors qu’à la même période de 2018, il avait engrangé des revenus de 91 millions d’euros.
Le champ du Gta est situé à environ 120 km au large des côtes mauritaniennes et sénégalaises chevauchant la frontière maritime, à 2 850 m de profondeur. Le système sous-marin comprend un total de 4 puits au premier gaz, regroupés dans un centre de forage. La première extraction de gaz dans le cadre du projet devrait survenir dans le premier semestre de 2022, et cette phase 1 du développement passera ensuite à celle plus avancée de conception et de construction, avec l’attribution de contrats d’ingénierie, d’approvisionnement, de construction et d’installation (Epci). L’exécution de cette partie du projet devrait démarrer dans ce premier trimestre.
En outre, Gta produira du gaz provenant d’un système sous-marin en eaux profondes et d’une unité flottante de production, de stockage et de déchargement mi-profonde, qui traitera cette ressource et en éliminera les composants lourds en hydrocarbures. Le gaz sera ensuite transféré vers une installation flottante de gaz naturel liquéfié (Flng) dans un centre innovant sur le littoral, à la frontière maritime entre la Mauritanie et le Sénégal. Le système de production est relié à environ 70 km jusqu’à une unité de stockage et déchargement de production flottants amarrée et positionnée au bord du plateau dans des profondeurs d’eau de 100 à 120 m. Le Fpso entreprend un prétraitement du gaz avant son exportation sur une distance de 35 km vers un hub proche du littoral et un terminal où le gaz est liquéfié et déchargé aux méthaniers. Le total des ressources en gaz dans le champ est estimé à 15 trillions de pieds cubes.
Avec EnQuête