L’expertise étrangère est privilégiée dans la réalisation des grands ouvrages. Malgré le fait que les projets de l’Omvg sont des ouvrages d’intégration liant la Gambie, la Guinée, la Guinée-Bissau et le Sénégal, leurs privés nationaux ont été délaissés au profit de l’expertise étrangère.
Même s’il y a eu des appels d’offres, les projets de l’Omvg ont été confiés à des entreprises étrangères. Sept entreprises ou groupements d’entreprises, tous des étrangers, ont été retenus pour l’exécution des travaux à travers 18 contrats. Il s’agit des entreprises Kec International qui a raflé 4 contrats de lignes et 2 contrats de postes, du Groupe Eiffage Energie Transport et Distribution/Elecnor avec 4 contrats de postes ; du Groupement Sumex-Xd avec un contrat de lignes. Mais aussi de l’entreprise française Vinci Energies Tte/Cegelec avec 4 contrats de lignes, de National Contracting Company, de Siemens Sa/Nv Belgique et enfin du groupement Vinci Construction Grands projets/ Vinci Construction terrassement/ Andritz Hydro Autriche pour un contrat relatif à l’aménagement hydroélectrique du barrage Sambangoulou (Kédougou). Le contrat d’exécution de l’aménagement hydroélectrique de Sambangalou est un contrat phase d’un montant de 381 millions d’euros signé avec le groupement Vinci Contruction/ Andriz Hydro. Gauff Engineering a été retenu pour l’assistance technique à maitrise d’ouvrage et Aecom comme Ingénieur Conseil (Ic) pour les services de contrôle, de supervision et de surveillance des travaux de réalisation.
Ces entreprises étrangères favorisées au détriment des locaux prendront la plus grande part du financement de plus de 167 milliards de Frs Cfa décaissée par la Banque mondiale, la Bad, l’Afd, la Bid, la banque allemande Kfw… et la contribution des Etats membres.
Interpellé sur cette question en marge de la visite de presse organisée par l’Organisation de mise en valeur du fleuve Gambie, le Secrétaire général de ladite structure a dédramatisé soutenant que «le marché était ouvert à tout le monde». Et de se fendre de questions. «Est-ce qu’il y a eu des entreprises locales qui ont postulé. C’est une question. Parmi les entreprises qui ont gagné, il y a une entreprise marocaine qui a postulé. C’est des projets en gestation de très longue date. Il faut donc chercher des partenaires pour pouvoir le faire», dit-il. «On respecte les standards internationaux. Quelqu’un qui ne postule pas ne peut pas gagner», relativise Ababacar Ndao qui a eu par le passé à occuper les fonctions de coordonnateur des organismes de bassin (Omvs et Omvg). Il en est de même pour l’ingénieur – Conseil Aecom qui trouve qu’il y a eu appel d’offres. «Il y a eu un appel d’offres et des critères qui sont internationaux avec des entreprises qui ont des capacités financières de faire. Mais on a des compagnies sénégalaises qui font de la sous-traitance qui font partie du projet. On a des ingénieurs sénégalais très compétents. On a des locaux et des sous-traitants qui travaillent avec nous», a détaillé Nacer Chekkouri.
Magib GAYE