L’incident tragique survenu dans la nuit d’avant-hier, vers 23 heures, à la prison de Rebeuss, occasionnant la mort de deux détenus est le résultat du surpeuplement de cet établissement pénitentiaire.
C’est du moins l’avis d’Ibrahima Sall, président de l’Association pour le soutien et la réinsertion des détenus (Asred). «L’Asred dénonce avec la dernière énergie cet incident dû au surpeuplement carcéral, aux longues détentions provisoires, à l’insécurité qui règne dans cette prison ainsi qu’à la mauvaise installation de l’électricité à Rebeuss», déplorent Ibrahima Sall et ses camarades dans un communiqué publié hier. Dans le document, l’expert en détention rappelle que «ces dures conditions de vie carcérale des détenus étaient à l’origine de la mutinerie du 20 septembre 2016 à Rebeuss et les autorités en charge de la question font la sourde oreille». M. Sall et ses collaborateurs déclarent que la responsabilité incombe à l’Etat du Sénégal qui doit prendre toutes ses responsabilités face à cette situation d’une extrême gravité. Dans la foulée, ils exigent la «limitation immédiate des mandats de dépôts excessifs pour Rebeuss», le «transfèrement de certains détenus vers d’autres prisons pour désengorger Rebeuss», la «libération des déficient mentaux incarcérés à Rebeuss et dans les autres établissements pénitentiaires du Sénégal». Non sans oublier le «retour immédiat des magistrats qui sont en vacances judiciaires, pour venir diligenter les dossiers en instance» ainsi que la «fermeture et la délocalisation de Rebeuss, vu que la sécurité des détenus est menacée».
Salif KA