Ce n’est pas le parfait amour entre les responsables de la direction de l’Hôpital général de Grand-Yoff et les travailleurs. Ces derniers qui voulaient tenir une assemblée générale ont été interdits d’accès. Une mesure qu’ils imputent aux autorités de l’hôpital qui, selon eux, ne veulent pas que la presse soit au courant des magouilles qui se passent dans la structure sanitaire.
Rien ne va à l’Hôpital général de Grand-Yoff. Les responsables de la structure sanitaire et les travailleurs sont à couteaux tirés. Le responsable syndicale, Dr Cheikh Seck et ses camarades qui voulaient tenir une assemblée générale pour se prononcer sur la situation qui prévaut au sein de la structure sanitaire ont été interdits d’accès à l’intérieur de l’hôpital. Une mesure qui les a mis dans leurs états. Finalement, c’est dehors que les travailleurs se sont entretenus avec les journalistes. «Aujourd’hui, l’hôpital de Grand-Yoff est devenu un véritable mouroir. Au niveau du laboratoire, par exemple un malade qui a 5 analyses il ne peut faire que 2, parce qu’il n’y a pas de réactifs. Idem au niveau du bloc opératoire. Le scanner est resté deux mois sans fonctionner, une situation qui a coûté très chère aux patients», martèlent Dr Cheikh Seck, délégué des travailleurs de l’Hôpital général de Grand-Yoff et ses camarades lors d’un point de presse.
Face à tous ces problèmes, expliquent-ils, les travailleurs avaient demandé à la direction de l’hôpital de revoir l’orientation du budget alloué à la structure sanitaire. Parce que, selon eux, sur ce même budget de 9 milliards de F Cfa, on alloue 480 millions de F Cfa seulement aux produits pharmaceutiques et aux réactifs. Il y a lieu alors de s’interroger c’est quoi la vocation de l’hôpital. Ils trouvent cela inadmissible, très grave et dangereux. «Aujourd’hui, les responsables qui nous ont interdit de tenir l’Assemblée générale à l’intérieur de l’hôpital, c’est eux-mêmes qui font leur arbitrage budgétaire. Et dans cet exercice, ils orientent l’argent dans des zones qui n’ont aucune utilité pour la structure sanitaire. Ils organisent des voyages inutiles et bazardent l’argent de gauche à droite au moment où l’hôpital manque de tout. Beaucoup de gens se sont octroyé des salaires faramineux, alors qu’ils n’ont aucune qualification. Ils se sont faits classés comme des cadres alors que c’est le Conseil d’administration qui devrait valider leurs dossiers. Chaque jour c’est des recrutements politiques», dénoncent Dr Cheikh Seck et Cie.
Pour ces derniers, les responsables de l’hôpital ne veulent pas que l’opinion sache ce qui se passe à l’intérieur de leur boîte, raison pour laquelle, ils ont interdit l’Assemblée générale. Ils disent détenir tous les documents sur les passations de marchés de gré à gré et les dépenses inutiles. Et dans les jours à venir, ils vont tenir un point de presse pour mettre à nu toutes ces magouilles qui sont en train de se passer à l’intérieur de cet hôpital. «Nous avons écrit à plusieurs reprises au ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, pour lui mettre au courant de ce qui se passe à l’Hôpital général de Grand Yoff. Pas plus tard, qu’hier, nous lui avons envoyé un courrier. Mais jusqu’à présent, il n’a pas réagi. Nous lançons un énième appel aux autorités avant que l’irréparable ne se produit», fustigent-ils. Nos tentatives d’entrer en contact avec les responsables de l’hôpital pour avoir leur version sont restées vaines.
Samba BARRY