Vingt-sept enseignants risquent d’être radiés des écoles franco-sénégalaises de Fann et de Dial Diop. Leur faute ? Avoir émis la volonté d’aller en grève pour revendiquer l’équité salariale avec leurs collègues français qui perçoivent «cinq à six fois» plus, estime Guy Marius Sagna du Front pour une révolution anti-impérialiste, populaire et panafricaine (Frapp).
Ce dernier confie que les enseignants sénégalais font le programme sénégalais et français contrairement à leurs collègues français qui n’enseignent que le curriculum du pays de Marianne. Guy Marius Sagna rapporte que les travailleurs ont reçu une indemnité de «38 mille francs» Cfa mais le gap reste important.
La responsabilité de l’ancien ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam, a été mise à l’index pour avoir autorisé la privatisation de l’école. «C’est Serigne Mbaye Thiam qui a permis à l’ambassadeur de France de faire cette forfaiture parce qu’ils n’ont pas le droit de chasser des Sénégalais de l’école», dénonce Dame Mbodj, secrétaire général du Cusems Authentique. «C’est pourquoi, le ministre Mamadou Talla doit prendre ses responsabilités et comprendre que si cette affaire n’est pas réglée, l’école ne va pas fonctionner», ajoute-t-il. «C’est l’Etat du Sénégal qui a montré des faiblesses car aucune privatisation n’est possible parce que les écoles appartiennent au Sénégal», souligne-t-il.
Solidaire de la cause des enseignants menacés, le Cusems Authentique menace d’aller en grève pour un meilleur traitement de ces derniers. «Le Cusems a décidé, dès la rentrée, de déposer un préavis de grève. Entre autres problèmes, nous allons exiger l’arrêt systématique de cette forfaiture qui consiste à mettre les enseignants sénégalais dans la précarité», annonce Dame Mbodj.
Pour l’administration, il n’est pas question de cautionner la grève dans cette école, soucieuse de son image.
Emile DASYLVA