La Société africaine de raffinage (Sar) court derrière une dette de plus de 80 milliards FCfa que lui doit l’Etat. Elle fait aussi l’objet de recrutements «abusifs» basés sur des critères politiques et parfois injustifiés de sa direction générale.
La Société africaine de raffinage (Sar) traverse une crise sans précédent. Alors que l’entreprise court derrière une dette de plus de 80 milliards que lui doit l’Etat, elle fait aussi l’objet de recrutements abusifs, politiques et parfois injustifiés de sa direction générale. C’est en tout cas le cri du cœur du Collège des délégués de la Sar, en conférence de presse hier, au siège de la Cnts/Fc. Cette dette de l’Etat et de la Senelec estimée à plus de 80 milliards de Frs Cfa plombe les finances de la société. Avec pour conséquence directe : les arrêts intempestifs des installations pour cause de rupture de brut. Ce qui, à coup sûr, risque de se répercuter dans le fonctionnement de la cité avec le retour des délestages, une rupture du gasoil… Pape Maguette Diop qui porte leur parole a tiré la sonnette d’alarme par rapport à cette situation «scabreuse» que traverse l’entreprise. «Depuis un certain temps, l’approvisionnement en pétrole brut connaît des ruptures fréquentes causées par les retards dans l’ouverture des lettres de crédits», déplore le syndicaliste en chef de la Sar. Selon lui, «la responsabilité est partagée entre la direction de la Sar et l’Etat qui plongent l’entreprise dans une gouffre financier et une tension de trésorerie insupportable».
L’autre manquement soulevé par les syndicalistes de la Sar est lié aux recrutements abusifs et politiques de la Direction général. «Il y a des recrutements abusifs, politiques et parfois injustifiés de la direction, qui ne respecte aucune règle et procédure en matière de recrutement et qui opère à des recrutements par complaisance au lieu de procéder à la promotion interne et le mérite au sein de l’entreprise», a dénoncé le responsable du collège des délégués de la Sar. Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, les syndicalistes ont déploré la non tenue de la promesse de cession des 5 % de l’actionnariat au personnel de la Sar. Pour ces syndicalistes de la Sar, «cette vieille promesse s’est heurtée au refus du ministre de l’Energie sortant, argumentant qu’il fallait attendre que la Sar soit rentable. Point de vue que nous ne partagions pas. Que la Sar soit rentable ou pas, nous croyons en son avenir et comptons nous battre pour relever tous les défis». Aussi, ils ont dénoncé la situation syndicale «désastreuse» de l’entreprise, entrainée par la récupération de la salle des délégués pour en faire un bureau, la non tenue des rencontres mensuelles dans les délais définis par la législation et l’absence d’applications des engagements prises pour le personnel et de procès-verbaux des réunions mensuelles.
Magib GAYE