Les populations de Richard-Toll ne reconnaissent plus leur cité. Jadis connue pour sa religiosité et ses bonnes mœurs, la ville a basculé dans la débauche sous le regard quasi impuissant des autorités et de certaines associations de bienfaisance.
(Correspondance) – Richard-Toll s’est toujours targué d’être une ville économique, avec l’implantation d’importantes unités industrielles comme la Compagnie sucrière sénégalaise (Css), la Laiterie du Sénégal (LTS), ou encore Senhuile. Mais, aujourd’hui, Richard-Toll, c’est aussi une localité où la prostitution, l’homosexualité, la drogue et l’alcool sont devenus des fléaux inquiétants. Ce qui a poussé des associations à lever le doigt pour dénoncer cette situation. Il s’agit du collectif And Aar sougnou gokh, dirigé par Awa Sissoko et des «Amis du Coran», une association présidée par Amadou Tidiane Sow. Ces derniers ont manifesté leur indignation à travers une marche dans les artères de la ville. Femmes, adultes, vieux et notables ont tenu à exprimer leur ras-le-bol pour dire stop au sida qui a fini de prendre des proportions inquiétantes dans leur ville. Ils ont surtout exigé la fermeture pure et simple des bars clandestins devenus lieux de débauche des jeunes filles.
Selon Awa Sissoko, Richard-Toll qui est une grande ville connue pour être une terre de croyance religieuse, et qui a vu naître de grands érudits, ne mérite pas d’être «souillée» à ce point. Elle est d’avis que si ce qui se passe actuellement dans la ville n’est pas endigué, force sera de constater que ce sont des milliers de familles qui vont en pâtir.
Pour l’association «Les amis du Coran», il est temps que des mesures urgentes soient prises pour combattre ces fléaux ayant fini de gangrener la ville. L’association ajoute que des gens font ce qu’ils veulent alors que les activités menées sont interdites par les lois en vigueur au Sénégal. Ces mouvements, collectifs et associations reprocheraient aux autorités locales et étatiques d’avoir fermé les yeux sur des pratiques malsaines en cours dans la ville. Des pratiques qui, selon ces responsables de mouvements, n’honorent pas la ville. «Il est de notre devoir de lutter contre de telles pratiques, avant que la situation ne nous dépasse» lance la responsable And Aar sougnou gokh.
Dans les quartiers de Khouma, Ndiangué et Richard-Toll Escale, les populations se plaignent et s’inquiètent de la prolifération de bars clandestins. Le sexe et l’alcool s’y vendent comme au marché. Des prostituées, pour être plus à l’aise, y louent des chambres. Sur le même registre de complaintes, les responsables de ces associations invitent les autorités à se rendre dans les différentes structures de santé de la commune pour constater de visu la présence réelle et inquiétante du Sida au niveau de la zone.
Abou KANE