Des organisations de la société civile, par la voix de Moundiaye Cissé de l’Ong 3D, ont présenté, hier, un rapport, basé sur les grandes lignes du dialogue national.
La société civile trouve nécessaire le parrainage, bien que catastrophique. Mais pour les politiques (opposition et non alignés), il faut écarter le parrainage pour les élections à venir. Les deux parties se sont, en outre, accordées sur le mode d’élection au suffrage universel du maire, bien que certains soient contre.
La société civile a présenté le draft de son rapport sur le parrainage électoral, le bulletin unique, le mode d’élection des maires et conseillers municipaux, la gestion électorale, le statut de l’opposition et le financement des partis politiques. Le rapport réfléchit sur les thématiques du dialogue national, notamment le parrainage pour le mode d’élection des maires. De l’avis de Moundiaye Cissé de l’Ong 3 D, «cela a été un combat de la société civile pour que les maires soient élus au suffrage universel direct pour que la volonté des électeurs ne soit pas dévoyée». En effet, dit-il, «après avoir choisi les conseillers municipaux, les citoyens n’ont aucune maitrise sur la suite par rapport au processus d’élection des maires». Poursuivant, il indique qu’ils ont aussi travaillé sur le bulletin unique pour montrer que s’il est appliqué cela peut faire des économies de plus de cinq milliards de francs Cfa. Vu qu’au sortir des législatives, six milliards de francs Cfa et plus ont été dépensés pour les bulletins. Selon lui, «on n’aurait dépensé qu’un milliard, si on avait opté pour le bulletin unique».
La question du parrainage a occupé une bonne place dans les débats. Selon la société civile, «il sera difficile d’appliquer le parrainage aux élections locales». Il faut, selon elle, procéder à «des réformes» parce qu’on a vu que c’est très problématique pour le Conseil constitutionnel vu que le parrainage a fait passer les candidats de 27 à 5 lors de la présidentielle. «L’appliquer aux élections avec des chances d’avoir 2 000 listes, ce serait catastrophique», craint M. Cissé, invitant à ne pas y aller sans apporter des réformes. Toujours, selon la société civile, il s’agit aussi de penser à mettre en place une commission en dehors du Conseil constitutionnel qui se charge de suivre le processus de parrainage. «C’est pour que le Conseil constitutionnel ne soit pas à la fois juge et partie», disent-ils.
La présentation du rapport s’est faite en présence des représentants de l’opposition, des non-alignés et de la majorité présidentielle. Déthié Faye, coordonnateur du pole des non-alignés, est d’avis qu’«aujourd’hui, nous ne réunissons pas les conditions pour un parrainage crédible au Sénégal». A l’en croire, «si vous reportez les problèmes du parrainage de la présidentielle aux locales où il y a 557 collectivités territoriales, vous créez les conditions d’un grabuge dans ce pays. C’est pourquoi il faut le mettre en attente pour valider les conditions d’application. Sinon nous allons à des élections qui risquent d’être à la base de beaucoup d’instabilités dans ce pays», a-t-il prévenu.
Emile DASYLVA