Un dirigeant du mouvement séparatiste camerounais, Sisiku Ayuk Tabe, et neuf de ses partisans ont été condamnés à perpétuité par un tribunal militaire de la capitale, Yaoundé.
Ils ont été reconnus coupables de rébellion, entre autres accusations.
Leurs avocats ont accusé le juge de partialité et se sont retirés de toutes les procédures judiciaires.
Les séparatistes anglophones font valoir qu’ils sont marginalisés par la bureaucratie et le système scolaire dans le pays majoritairement francophone.
Les accusés avaient été arrêtés au Nigeria en janvier 2018 et expulsés vers le Cameroun.
La session du tribunal qui a commencé le lundi, s’est poursuivie jusqu’à 05 : 30 (04 : 30 GMT) heure locale mardi matin, rapporte Leocadio Bongben de la BBC.
A ce moment-là, les avocats de la défense s’étaient déjà retirés de la procédure mais ont continué à rester dans la salle d’audience en tant que spectateurs.
L’avocat de la défense Joseph Fru a déclaré qu’il y avait eu des irrégularités dans la procédure mais le tribunal militaire a rejeté ses arguments.
La longue liste d’accusations comprenait les actes de rébellion, complicité de terrorisme, financement du terrorisme, révolte, insurrection, hostilité contre l’État, propagation de fausses nouvelles…
Le tribunal a également condamné les dix hommes à payer une amende de 250 milliards de francs CFA au gouvernement pour les dommages civils et 12 milliards de francs CFA pour les frais judiciaires.
Parmi les 10 personnes condamnées figurait Sisiku Ayuk Tabe, le chef du Conseil de gouvernement d’Ambazonie – le nom que les séparatistes ont donné aux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun.
Les anglophones du Cameroun se disent marginalisés depuis des décennies par le gouvernement central et la majorité francophone.
La crise actuelle a commencé en 2016 lorsque les avocats et les enseignants ont déclenché une grève pour l’utilisation du français dans les tribunaux et les écoles.
En octobre 2017, les militants ont déclaré l’autonomie des deux régions anglophones – une décision rejetée par le président camerounais Paul Biya.
Certains ont pris les armes en 2017 et la crise a forcé plus de 500 000 personnes à quitter leur foyer.
BBC