«La situation est grave». C’est le cri de détresse des organisations de la société civile qui attirent ainsi l’attention des autorités sur les conséquences de l’installation tardive de l’hivernage dans le pays.
Dans un communiqué de presse, ces organisations révèlent que les agriculteurs et éleveurs du Sénégal traversent en ce moment une période grave qui mérite l’attention du gouvernement, en vue de trouver des voies et moyens de leur venir en aide. «Cette année encore, nous avons noté une installation tardive de l’hivernage sur l’ensemble du territoire national. A titre d’exemple, les données de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim) indiquent que dans des régions comme Kédougou et Ziguinchor, l’hivernage a démarré avec 10 jours de retard ; dans celles du centre, les retards enregistrés varient entre 20 et 30 jours», alerte-t-on.
Ainsi, pour elles, il est temps de s’adapter. Selon la plateforme, la situation pluviométrique est déficitaire dans le pays, sauf au sud-est. Elle relève que les jeunes plants ont connu un stress, ce qui a valu aux paysans des ré-semis sans succès.
De même, les organisations de la société civile font remarquer que l’état d’embonpoint des animaux se dégrade, entraînant une perte jamais imaginée depuis plusieurs décennies. «Des météorologues expliquent cette situation par le rafraichissement de nos côtes qui ne donne pas assez d’énergie aux nuages, en vue de provoquer des pluies. Aujourd’hui, il est regrettable de constater que ce phénomène lié au changement climatique se répète depuis quelques années dans notre pays, sans que des mesures idoines ne soient trouvées pour endiguer le mal ou compenser les pertes subies par les producteurs, en dépit de quelques actions timides », clament les organisations membres de la plateforme tout en invitant le gouvernement à prendre des mesures en menant une campagne de sensibilisation à l’endroit des éleveurs, en vue d’éviter l’élagage des arbres pour faire face au déficit fourrager. Mais également à appuyer les éleveurs en aliments de bétail et à fournir aux agriculteurs suffisamment de variétés de semences à cycle court.
Dans la même lancée, le Conseil des organisations non gouvernementales d’appui au développement (Congad) demande au gouvernement à faire des aménagements supplémentaires dans la vallée du fleuve Sénégal pour favoriser les cultures irriguées et les cultures fourragères. Tout en menant une étude sur le rafraîchissement des côtes et son impact sur notre agriculture.
Adama COULIBALY