Le secteur privé ne parvient pas encore à avaler la pilule «amère» du marché spontanée de 137 milliards dans la réalisation d’une douzaine de ponts et autoponts filé à l’entreprise française La Matière. Ainsi, se sentant «délaissé» par l’Etat qui devrait être protecteur, il continue de ruminer sa colère.
Dans le cadre de sa session extraordinaire, le Conseil économique, social et environnemental (Cese) a auditionné hier le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération internationale sur le thème : «Quelles politiques pour une grande compétitivité du secteur privé national et une mobilisation des ressources indispensables à la transformation structurelle de l’économie dans un contexte de libre-échange continentale ?». A cette occasion, le président du Conseil national du patronat du Sénégal (Cnp), Baïdy Agne, par ailleurs vice-président du Cese, a interpellé directement le ministre Amadou Hott sur le marché de réalisation des ponts et autoponts filé à l’entreprise française La matière. «Dans le partenariat public privé, les questions qui interpellent l’Etat et le secteur privé, on les trouve dans les projets Ppp, les offres spontanées. Par exemple, dans les concessions dans une offre spontanée de ponts mécaniques d’un projet de 137 milliards. Vous savez qu’on sait faire des ponts. Vous devez donc au moins nous dire, vous Etat : +cette offre spontanée de 137 milliards, je vous connais vous savez faire des travaux publics, regroupez vous et participez. Ça c’est exprimé une volonté+», a expliqué le président du Cnp. Sans tresser les lauriers au ministre Amadou Hott : «Vous êtes un espoir pour le secteur privé national, de par votre implication sur les problématiques que nous traversons, de par votre expérience sur les problématiques».
L’autre préoccupation soulevée par des conseillers du Cese concerne la création d’une Banque de développement pour le financement des Pme et Pmi. Le conseiller Gadio Sall, qui a posé ce problème, soutient : «La Bnde n’est pas une banque de développement parce qu’elle a les mêmes procédures que les banques d’affaires comme la Bicis la Cbeao». Quant au conseiller Cheikh Ngaïdo Bâ, il a demandé l’instauration d’une commission nationale pour le dialogue économique. Ministre de l’Economie, Plan et de la Coopération, Amadou Hott a insisté sur la nécessité de redynamiser le secteur privé pour le mettre en phase avec cette 2ème phase du Pse. Non sans insister sur la Zlecaf qui va créer des opportunités pour avoir des marchés plus grands… «Il faut recourir à une politique d’importation, construire un secteur privé fort, compétitif, prêt à aller chercher des marchés à l’extérieur», a-t-il appelé.
Pour rendre le secteur privé fort, le ministre Hott trouve qu’il faut que l’administration soit réformée. Il faut également, selon lui, renforcer la digitalisation et réduire la pression fiscale générale par l’élargissement de la fiscalité de la base.
Magib GAYE